Chapitre 1 : Area 51 by Night [Magdalena/Janice]

Fera Venator vous accompagne jusqu'à l'armurerie ; vous restez dans l'aile de sécurité, cela vous prend donc moins d'une minute. C'est fou comme un pass de sécurité "rouge" vous fait gagner du temps, dans ce complexe...


Une tête familière ornée d'une casquette militaire vous accueille derrière un comptoir de métal, vous salue et ouvre l'armoire métallique à côté de lui, sortant une belle pièce d'ingénierie américaine : un fusil à pompe semi automatique Winchester noir à crosse repliable, de modèle évidemment militaire, puis deux boites de 20 cartouches.

Le sergent instructeur Domingo désigne la bleue : balles à grain : pour le contact.
Ensuite la rouge : pointes creuses : pour la distance.

Il sort ensuite un coffret que Janice connaît bien, puisque c'est celui de son Colt M1911 chargé, -qui a été nettoyé avec amour pour l'occasion- ainsi que ses 2 chargeurs supplémentaires.

J'ai fait charger deux herses routières dans votre véhicule, ainsi qu'une caisse de 6 grenades aveuglantes ; ce sont des flashbang ; ça sonne et ça aveugle, mais ça fait un sacré boucan aussi, gardez vos distances.

J'ai deux combinaisons de treillis à vos tailles mais j'ai cru comprendre que le mieux était de jouer en civil pour la surprise ; je vous ai quand même pris un imper si besoin, pour dissimuler le fusil crosse repliée.


Domingo vous observe et attend de voir si vous avez une question, très professionnel, sous l'oeil aiguisé de votre Régent Secundus.

Je salue Domingo d'un sourire timide et d'un petit signe de la main avant d'ouvrir de grands yeux devant le matériel choisi par ma binôme.

Pour autant je ne dis rien car mon regard est très vite attiré par la boîte, que je caresse avec un mélange de répulsion et de fascination, avant de l'ouvrir d'un coup sec, de vérifier qu'une balle est bien engagée dans la chambre du colt et que le cran de sécurité soit bien mis - je sais que c'est le cas, mais si je ne vérifie pas, je suis certaine de m'attirer les "foudres" de Domingo - avant de fourrer le gun dans une poche de mon sac qui a l'air d'avoir été prévue pour, et de répartir les chargeurs dans les poches de mon bas de treillis.

Je balbutie un rapide merci Domingo sans croiser son regard avant de me retourner vers Fera Venator.

Regent Secundus, est-ce qu'il est prévu qu'on puisse "utiliser" l'équipe de soutien ? Parce que si on doit suivre la cible pour déterminer le trajet qu'elle va prendre, il nous sera difficile de les devancer ensuite afin de leur tendre une embuscade...

Les bras croisés, Fera Venator tourne la tête vers toi avec un petit sourire en coin :

L'équipe de soutien est avant tout une équipe d'extraction, Janice, mais ils peuvent effectivement se coordonner avec vous pour s'assurer que la mission soit réussie dans le cadre du protocole Umbra -donc avec le mois de traces possible.

Vous serez au début sur la road 66, moins fréquentée de nuit, mais ça reste une autoroute allant de 2 à 4 voies, et je doute que les véhicules de la S6 évoluent pied au plancher ; leur autorité sur le shérif local est toute relative et dépend de coups de fil à Washington et aux services du gouverneur de l'état, épisode fastidieux que Marlow évitera forcément.
Vous n'aurez pas de mal à les dépasser pour intervenir, si c'est ce que vous souhaitez.

Voyez l'équipe Umbra 6 comme une escouade là pour le nettoyage ; ils peuvent donc s'occuper de la deuxième voiture si vous vous focalisez sur celle de Marlow.
Vous serez en communication permanente avec Mendoza, qui sera l'agent de liaison de l'équipe de soutien ; à vous de vous organiser intelligemment.

La compréhension éclaire mon visage - sur lequel mes émotions se décryptent comme sur un livre ouvert - au fil des explications de mon mentor, et je hoche la tête au fur et à mesure de celles-ci...
jusqu'au moment où il évoque la personne responsable de l'équipe d'extraction.

Surprise, mes cheveux ont l'air de se charger d'électricité statique et je ferme immédiatement les yeux en marmonnant des choses incompréhensibles.

Je passe ainsi un petit moment avant de finalement demander d'une voix un peu tendue.
Mendoza ?

Comme d'habitude je lorgne sur le passe rouge avec une certaine envie sans pour autant m'y attarder. Une fois arrivée auprès de Domingo je regarde l'arme avec une certaine satisfaction devant l'engin de mort et écoute avec attention les explications, faisant un signe de tête à chaque fois pour marquer ma comprehension puis, accompagne la fin par un "merci" faisant échos aux remerciements de Janice. Je m'empare de l'arme et des boites de balles, réfléchissant déjà à comment je vais pouvoir les garder à disposition.

J'écoute la question de Janice, observant cette dernière avec un regard d'aigle, mais aussi la réponse qui est donnée. J'étais visiblement partie pour y aller de ma propre intervention mais lorsque l'on nous mentionne Mendoza mon nez et mes sourcils se froncent de contrariété et je grommelle quelques mots, assez bas pour ne pas couper la parole de qui que ce soit, mais assez fort pour qu'une oreille attentive perçoivent mes paroles.

"Mendoza... Super..."

Je pousse un soupir pour marquer mon dépit, c'est fou comme certaines habitudes peuvent rester même lorsque l'on a plus besoin de respirer, avant de relancer la discussion sur l'intervention, plutôt que la désagréable nouvelle de la présence de notre ami Enrique Iglesias.

"Il faudra juste prendre garde à ne pas l'alerter pendant qu'on le suit, mhhh ok. Et ensuite il faudra agir vite." Je regarde Janice, puis son mentor, n'ayant visiblement rien à ajouter ou en tout cas rien qui ne demande les oreilles d'un de nos aînés.

Fera Venator hoche une fois la tête, compatissant mais solennel, et reprends :

Et oui mes demoiselles, Mendoza...

Votre camarade de Fondation bien aimé, que dis-je : votre frère Novice !

N'oubliez pas que vous êtes tous ici pour accomplir le dessein de notre Grande Pyramide ; les inimitiés et rivalités peuvent avoir leur place, voire créer une certaine émulation, en ces murs.
...Mais dehors, vous êtes tous des fils et des filles de Goratrix, unis dans un but commun.

Et vous savez que le Clan ne tolère pas l'échec : il fera de son mieux, comme chacune d'entre vous, d'ailleurs...

Le Régent Secundus vous observe tour à tour avec intensité : ce genre de court moment ou l'autorité naturelle du vieux Tremere britannique se fait clairement sentir...


Autre chose ?

Vous vous doutez que nous n'avons pas toute la nuit, Novices !

Il reprend un sourire plus affable en une seconde...

Aux paroles concernant Mendoza je me contente de faire un "oui" de la tête. Je me redresse et répond avec une certaine ferveur dans la voix.

"Tout à fait Régent Secundus. La Grande Pyramide avant tout."

Je n'ajoute rien ensuite, ayant l'impression d'avoir attendu ce moment depuis des mois alors qu'il ne s'agit que de quelques jours. La possibilité de montrer que je suis prête se profile enfin devant moi. Je tourne légèrement la tête vers Janice tout en répondant.

"Ce sera tout pour moi."

J'ai l'air mortifiée de me faire ainsi reprendre et ne sais visiblement plus où me mettre.

Je finis néanmoins par hocher la tête verticalement pour signifier ma compréhension, puis horizontalement pour dire que je n'ai rien à ajouter.

Le tout en regardant mes docks et en me triturant nerveusement les mains derrière le dos.
La température a sensiblement augmenté.
Rien d'alarmant pour l'instant toutefois... ce qui vaut mieux vu l'endroit où nous nous trouvons.

Fera Venator observe Janice quelques instants du coin de l'oeil, puis hoche légèrement la tête, la question semblant entendue.
Il salue votre hôte avant de se diriger vers la sortie :

Merci Domingo.

Allons-y, Novices.


Vous quittez l'aile de sécurité et traversez les rangées de labos ; la situation semble redevenue normale en tout cas, vous ne percevez pas d'alarme de sécurité. Les couloirs menant au corps de la Fondation sont déserts, même.

Vous marchez quelques minutes, -vous avez identifié que Fera Venator a désactivé un Glyphe de protection d'une série de 3 gestes de la main gauche alors que vous entrez dans un couloir mieux décoré ; plus chic... Vous entrez dans une espèce d'antichambre, puis prenez une porte latérale et empruntez un deuxième couloir. Plusieurs tableaux, statues et sculptures ornent ces couloirs dont l'ambiance vous rappelle plus un cossu manoir européen qu'une base militaire...

Votre sens naturel de la Magie, héritage de votre Antédiluvien, s'affole régulièrement et vous désoriente parfois ; seule l'assurance et la sérénité apparente du vieux Tremere britannique vous empêche de sursauter ou de hâter vivement le pas à certains moments...


Vous empruntez un ascenseur dans ce que vous avez identifié comme étant l'aile des Adeptes, et montez jusqu'au niveau -1 après que le régent Secundus y ait inséré son pass. Vous voilà plus près de la surface que vous ne l'avez été depuis des semaines : Janice, tu ressens à la fois une excitation et une appréhension sourde...


La porte de l'ascenseur s'ouvre sur un pan de cloison qui coulisse vers le haut, puis sur ce qui ressemble à un bureau vide -tellement vide que la poussière commence à s'accumuler : c'est rare dans une base militaire. Une autre porte, à droite, un bureau plutôt ancien et deux chaises en bois sont les seuls éléments dans la pièce.

Fera Venator vous invite à sortir de l'ascenseur, et vous observe un instant en train d'essayer de vous repérer dans le complexe...

Il a un petit sourire narquois et vous indique la petite plaque sur le côté du bureau :

"Central Logistique T1"


Mesdemoiselles, vous allez gagner la surface par le terminus du Shuttle T1 ; la sortie est dissimulée dans le Musée de l'automobile de la route 66, à Santa Rosa.
Vous pourrez y choisir le véhicule de votre choix ; le gardien est une marionnette de la Fondation : parlez lui d'extraterrestres et il deviendra d'un coup très coopératif...


Il ouvre la porte du bureau, et vous arrivez dans un hangar souterrain assez dégagé, dont la grande porte ouverte mène vers un quai ; ce fameux Shuttle -ou "speedtram" comme l'appelle Diao Chan-, que vous connaissez et avez déjà emprunté toutes les deux, puisque ce sont les moyens généralement utilisés pour regagner la surface à destination raisonnable du complexe pour ne pas compromettre la Fondation.

Personne à l'horizon ; un wagon est à quai, les portes sont déjà ouvertes.

Je salue à mon tour Domingo d'un sourire timide et d'un petit signe de la main avant d'emboîter le pas à Fera Venator.

Je marche silencieusement et en retrait, laissant traîner mes yeux partout où ils peuvent sans toutefois faire de commentaires.

Dans l'ascenseur que nous prenons au niveau de l'aile des Adeptes, mes yeux pétillent d'excitation et je sors un paquet de chewing gum de mon sac, en extrait un avant de le fourrer dans ma bouche et de le mâchouiller consciencieusement.

Une fois arrivés - presque - à destination, notre recherche de repères ne manque pas d'amuser mon mentor mais mon regard est attiré par le Shuttle qui nous "tend les bras" tandis que le Regent Secundus nous distille de nouvelles informations.

A la fin de sa dernière intervention, j'assure mon sac sur mes épaules et prend visblement sur moi pour le regarder dans les yeux avant de die.

Nous réussirons, Régent Secundus. Pour la Pyramide.

Et pour nous aussi, rajoute-je à voix basse en tournant les talons vivement pour me diriger vers le wagon automatisé rapidement - et sans me retourner.

Je suis notre guide en observant avidement tous les espaces par lesquels nous passons, car un jour c'est ici que nous nous trouverons également et même plus haut ! Je note précieusement les paroles dans un coin de mon esprits car elles sont précieuse, nous connaissons maintenant l'un des accès, et les clés pour gérer son gardien, de la fondation. Un petit pas vers la grandeur, mais il faut savoir les apprécier à leur juste valeur.

Je ne peux que suppléer les propos de ma compagne d'aventure, avec la ferveur d'un soldat zélé.

"Pour la pyramide ! Nous reviendrons victorieuse Régent Secundus."

Je vérifie la position de mon sac -et son précieux contenu- et pars aux côtés de Janice.

Vous embarquez à bord du shuttle, après être passées en dessous de ce que vous identifiez comme un glyphe de surveillance dont l'oeil symbolique a été modifié : Janice, tu sens quelque chose s'agiter en toi quand tu reconnais des gravures de flammes sculptées dans la pupille.
Ce glyphe ne doit pas faire que surveiller...

Fera Venator vous observe depuis le bas de la rampe : difficile de traduire son expression énigmatique... Il joue gros sur cette opération, et vous le savez.

Les portes du wagon se referment, et la navette part, prenant rapidement de la vitesse pour finalement filer à vive allure entre les différentes sections de la base, puis vers le Nord, en direction des installations plus anciennes : vieux silos à missiles, caches de munitions désaffectées, anciens centres de commandement du temps de la guerre froide.

Vous passez plusieurs longues minutes à bord, la navette ne s'arrêtant pas alors que vous dépassez une bonne demi-douzaine de stations, le temps de charger vos armes, vérifier leur bon fonctionnement, et assurer que vos sacs à dos sont bien ajustés.

Le wagon finit par ralentir, et vous pouvez à nouveau voir par les fenêtres autre chose que des faibles lumières de sécurité qui défilent :
Des murs de pierre brute, une plateforme rustique d'acier corrodé qui doit dater d'une bonne cinquantaine d'années, et au fond du tunnel la fin des rails et la colossale machinerie électrique vrombissante qui alimente la voie souterraine.

Une poignée de petites loupiotes vertes amène un très faible éclairage sur un escalier de pierre, à un dizaine de mètres de la rampe d'embarquement.

La pièce ressemble plutôt à une sorte de cavité naturelle, une fois que vos sens s'habituent à l'obscurité : difficile de discerner les contours et la taille véritable de cette grotte au vu de la faible luminosité ; si il y a des glyphes, ils vous sont pour l'instant invisibles, et votre paranoïa naturelle est mise à l'épreuve lorsque les portes s'ouvrent dans un grincement sinistre...

Par réflexe, je me tends légèrement en passant sous le glyphe modifié, comme attirée vers lui.

Je m'installe ensuite dans le Shuttle et me tourne dans la direction ou se trouvait Fera Venator lorsque le véhicule est trop loin pour que je puisse apercevoir quelque chose, même avec auspex.

Je fixe quand même le tunnel un long moment, puis finis par revenir m'asseoir face à toi, mais sors de mon sac mon walkman, dans lequel j'insère une cassette avant de placer le caque sur ms oreilles.
Je ferme ensuite les yeux te marmonne des choses incompréhensibles tout en me balançant doucement au rythme d'une "musique" qui ne t'est probablement pas audible.

Je n'ai visiblement pas envie de parler et n'arrête que lorsque le Shuttle décélère. Je range mon matériel et sors du wagon dès que celui-ci nous le permet, non sans avoir sursauté au bruit déclenché par l'ouverture des portes.

Je reste par contre un moment immobile sur le quai, à scruter l'obscurité qui nous entoure [Auspex], et ne me décide à bouger - à pas mesurés - en direction de l'escalier que lorsque j'estime qu'il n'y a pas de danger.

S'il n'est guère surprenant que les entrées et sorties de la fondations soient protégée, l'implication du glyphe n'est pas des plus rafraichissantes. Mais avec Janice comme partenaire, c'est certainement une pensée avec laquelle je vais devoir vivre. Je me tourne d'ailleurs machinalement vers elle, avant de me recentrer sur le shuttle.

Je suis restée murée dans un silence nerveux, observant les lumières blafardes et les installations obsolètes du complexe supposément abandonné défiler. Ce n'est que lorsque je dois m'occuper de mon arme que je sors de mon agitation avec un poil d'irritation, vérifiant avec Janice que je ne fais rien de travers... Il ne manquerait plus que ça ne fonctionnement pas au moment ou j'en ai besoin. Je balbutie quelques remerciements secs en me concentrant rapidement sur mon sac.

Je sors du shuttle et, que ce soit par nervosité ou pour une autre raison, la vision de cette porte ouverte vers l'extérieur me fait m'arrêter quelques instants. Ce n'est qu'après ces quelques secondes que j'observe également notre environnement, mes sens paranoïaques dans tous leurs états.

Je puise dans ma capacité à sentir la présence de magie et à affuter mes sens pour essayer de percevoir ce qui est assurément présent, mais non visible et qui me tiraille tout autant ma camarade en cette nuit prometteuse. [Auspex/Sentir la magie]

Vous activez vos sens surnaturels et la cavité souterraine devient d'un coup moins impressionnante : sèche comme le désert au dessus de vous, la pierre est par endroit limée par les passages d'humains et des stries sont bien visibles : quelque chose de gros et de lourd a dû y être trainé, stocké... Janice, qui connait mieux la culture du Nouveau Mexique pensera immédiatement à une vieille cache d'arme datant de la période mexicaine.

On trouve encore parfois quelques débris de caisses en bois, des vestiges de chiffon plein de graisse, et une odeur de poudre rémanente, toujours perceptible à l'Auspex.

Magda, de son côté, a plutôt eu l'attention attirée par un nouveau Glyphe au dessus de la rampe : un Glyphe qu'elle identifie comme de surveillance, sans la potentialité incendiaire du dernier que vous avez croisé...

Un étroit escalier de métal branlant lui aussi passablement corrodé monte jusqu'a une porte de métal elle aussi, dans le même état que le reste du mobilier : usé par les décennies et qui incite à la prudence dans ses déplacements...

Vous ne détectez que le bruit de la machinerie sourde qui alimente le Shuttle, et le bruit blanc de tension électrique sourde produit par les loupiotes vacillantes et les lignes de rail dans votre immédiate proximité :

Au dessus, par contre, l'oreille un peu plus aiguisée de Janice perçoit un fond musical étouffé ; du vieux jazz des années 50, même, joué sur une radio qui doit dater de la même époque que la cache d'armes mexicaine !


Vous ne repérez pas de piège en avançant vers cet escalier, hormis le fait qu'il soit bien branlant et grinçant, même sous votre poids plume : vous optez donc pour un petit passage d'escalade, qui vous prend moins d'une minute pour gravir les quelques paliers de roche poussiéreuse, à hauteur d'homme, qui vous séparent de la porte.

Vous vous rendez compte, cela dit, une fois arrivées devant la porte, qu'elle va immanquablement faire du bruit à l'ouverture au vu de son état ; ça doit faire partie du "système de sécurité" de l'endroit, à priori...

Lorsque vous vous décidez, arme en main, à ouvrir la porte, vous optez pour le faire rapidement en étant prêtes à réagir aussitôt derrière, plutôt que lentement et discrètement car ça s'avère à peu près infaisable.

Vous surgissez donc dans un grincement sinistre sur ce qui a l'air d'être le stock mécanique du musée de l'automobile de la route 66 de Santa Rosa : la pièce est un vrai fond de garage, jonchée de pièces auto, de matériel de réparation et de retouche réparti entre de grandes étagères, de gros placards disposés ici et là, et aussi à même le sol.
Vous êtes obligées de vous guider à nouveau en intensifiant vos sens, une fois le grincement lugubre passé, pour ne pas vous cogner ou vous prendre les pieds dans tout ce qui traîne vu qu'il n'y a aucune lumière.

La musique vient d'une autre pièce à côté, est vous distinguez au fond de cet atelier une double porte suffisamment massive pour faire passer un véhicule : un peu de lumière filtre par en dessous...

Vous avancez précautionneusement vers cette porte lorsqu'elle s'ouvre à la volée ;
un cinquantenaire moustachu et rondouillard aux origines indéfinissables portant un bleu de garagiste aussi huileux que son cuir chevelu déboule, un fusil de chasse à la main :
Vous êtes un instant éblouies par la lumière artificielle qui perce de l'encadrement, et vous retrouvez figées dans un instant "duel au soleil" avec le larron, pas forcément plus confortable que vous alors qu'il plisse les yeux pour s'adapter à l'obscurité autour de vous...

Que pasa, bordel de mierda ?

Le passage des lieux à l'Auspex n'indiquant rien de menaçant, j'indique à ma compagne que j'entends de la musique au-dessus, puis m'avance vers l'escalier branlant que je gravis jusqu'au moment où la sécurité nous oblige à faire un peu d'escalade.

Arrivés devant la porte, et après rapide examen de celle-ci, je demande à la novicia Alba de me couvrir pendant que j'ouvre la porte d'un coup sec (et dans un horrible grincement).

Une fois cela fait - sans conséquence notable pour le moment - je me dirige ensuite vers l'endroit d'où proviennent musique et lumière.

Pourtant sur mes gardes, la sortie de l'humain me surprend, mais pas autant que la lumière en pleine poire avec Auspex activé.

Je me retourne dans un réflexes, portant la main qui ne tient pas l'automatique à mes yeux en priant pour que le vieux ne nous tire pas dessus le emps que je récupère ma vision.

Malgré cette position peu avantageuse, j'arrive à me souvenirs des paroles de Fera Venator et dis assez rapidement.

Ne tirez pas ! Les extraterrestres nous envoient. Un véhicule a été chargé à notre intention !

J'ai haussé un sourcil lorsque Janice me demande de la couvrir mais serre les dents et remballe ma remarque. Ici nous ne sommes pas dans une salle de casses, nous sommes ensemble sur une mission, et elle possède plus d'expérience que moi en la matière. Il ne sert à rien de recruter quelqu'un si l'onnn ne souhaite pas qu'il se serve de ses forces et de son expérience.

Je m'approche de Janice lorsqu'elle répond à l'homme, mon apparence terminera certainement de lui donner envie de ne pas trainer dans nos pattes "d'extraterrestres". Je reste vigilante cependant, prête à répondre à la moindre tentative d'agressionnn contre nous.

Il faut dire que le quinquagénaire ne s'attendait pas forcément à voir deux gamines surgir de ce tunnel vraisemblablement secret ; il baisse cependant légèrement le canon de son fusil vers le bas, et observe Magda d'une façon suspicieuse, alors que la déclaration de Janice fait son petit chemin dans sa tête...

Il a une moue embarrassée, puis porte la main à sa bouche et postillonne un "chuuuut" asthmatique, vous faisant signe de le suivre.

El Doctore m'a prévenu que vous arriviez !
Ne vous inquiétez pas, je suis muet comme une tombe, hé hé...


Tout excité de faire partie d'une conspiration extra-terrestre, le gaillard vous jette parfois un regard en coin -d'un œil curieux injecté de sang- et vous fait traverser une partie du musée de l'automobile à la lueur de sa lampe torche et des loupiottes de sécurité faiblardes.

Vous longez de vieux modèles américains tout droit tirés des années folles, des tractions-avant, de vieux camions revenus de la deuxième guerre mondiale, et plusieurs véhicules plus récents qui ont tourné dans des films célèbres ; Ford V8 de James Dean dans "la Fureur de vivre", Plymouth Fury 1958 du film "Christine", ou encore la Ford Mustang de "Bullit"...
Toujours cette vieille musique d'un autre âge, tout à fait raccord avec le décor, cela dit, qui baigne l'ambiance résolument rétro du musée.

Vous finissez par emprunter une des sorties de secours du musée et enfin -pour la première fois depuis des mois pour l'une ou des semaines pour l'autre- vous découvrez le ciel étoilé du Nouveau Mexique !
Un vertige prend Janice ; tu te retrouves légèrement désorientée quelques secondes mais reprends vite le contrôle, suivant le larron jusqu'à une Chevrolet noire datée mais en très bon état, garée à quelques mètres de la porte coupe feu.

Vous êtes sur le côté du musée, dont le parking est inévitablement vide puisque nous sommes en pleine nuit, et vous constatez qu'un Dinner, le Curio Shop snack bar, et une station essence jouxtent l'endroit.
A part une paire de véhicules garés devant le Dinner, la road 66 n'offre pas beaucoup de signes de vie pour l'instant.

Votre guide vous tend les clés du monstre, pas peu fier de vous annoncer :
Elle est comme neuve, révisée aux petits oignons, le plein est fait ; vous allez pouvoir vous faire plaisir !

Je regarde notre guide, lui rendant son regard suspicieux par un sourire dédaigneux. Lorsque nous nous mettons en route je regarde son petit manège en me demandant combien de lavage cerveau il à pu subir. Les différentes voitures me laissent de marbre, tout autant que le nom des fils où on les verrai et qui ne me disent pas grand chose de plus, un peu perdu dans cet univers qui ne me parle pas du tout.

J'observe pendant quelques secondes les clés tendues avec une méfiance qui me vient naturellement, je ne le connais pas, mais me reprend bien vite et tend ma main, gantée, pour prendre les clés. Je me prête à la farce et marmonne mes remerciement avec une certaine condescendance :

"Tu as les remerciements d'El Doctore."

Les clés en main j'ouvre la voiture si elle ne l'était pas déjà, m'assoie du côté conducteur et allume le moteur, n'attendant que Janice pour démarrer.

Une fois mes yeux remis du flash de lumière qu'ils viennent de prendre, je fais un sourire entendu au vieil homme et le suis dans le dédale de voiture sans mot dire mais non sans avoir rangé mon automatique dans mon sac.

Contrairement à Magdalena, j'ai un regard émerveillé sur tout ce qui m'entoure, l'apothéose étant lorsque je me retrouve sous la voute étoilée. J'en ai d'ailleurs un petit vertige mais me reprends bien vite afin de ne pas me faire distancer.

J'observe notre véhicule d'un air ravi avant de remercier le bonhomme d'une voix un peu timide, puis lui demande sur le même ton.

Elle consomme beaucoup ? On a des...

je plisse les yeux, cherchant visiblement quelque chose dans ma mémoire

ah oui, des jerricans d'essence en plus, au cas où ?

Il se fait choper les clés, et effectivement quand Magda croise son regard complètement illuminé, il ne fait aucun doute sur le fait que la santé mentale du larron soit restée coincée quelque part il y a quelques décennies...

Il se tourne vers Janice, un sourire un peu trop large et figé sur le visage pour être honnête, qui part en grimace :

Des jerricans ? Ah non, vaut mieux pas...
Enfin si vous voulez vraiment je peux vous en filer un ou deux à mettre dans le coffre mais... C'est à vos risques et périls : si ça défouraille à coup de gros calibre, vous êtes... Cuites, hé hé !

Et sinon oui, un monstre pareil ça consomme pas mal, mais vous avez de quoi venir voir quelques heures quand même hein ! Grosse voiture, gros moteur, mais gros réservoir... Hé hé hé...


Une fois installées à bord, le gardien libidineux vous observe une dernière fois, son sourire édenté lui barrant toujours le visage ; il agite son fusil en signe d'adieu et vous lance :

Ne revenez pas, hein, j'ai des consignes, pas de retour pas le musée on m'a dit : de toute façon je ne vous ouvrirais pas !

...Ils sont partout, soyez prudentes hein, hé hé !...


Vous démarrez et vous engagez hors du parking du Curio Shop Snack Bar, les hauts parleurs de la voiture qui délivraient jusqu'alors un bruit blanc grésillant finissant par accrocher une station alors que vous vous engagez sur la route 66 en direction de Santa Rosa et Albuquerque ; le riff accrocheur de "Born to be Wild" commence à résonner dans l'habitacle...



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Vous en avez pour une cinquantaine de minutes à rejoindre l'échangeur de Clines Corner, vers Albuquerque ; la route se passe paisiblement, si Magda a été un peu hésitante au démarrage, rouler sur autoroute alors que le traffic est tranquille se révèle plutôt facile et la jeune Novice a pris de l'assurance au fur et à mesure.

Janice regarde la route défiler paisiblement, et un sentiment de liberté vous prend toutes les deux devant l'immensité du désert autour de vous et cette longue route interminable. Ce sentiment est encore plus prenant, voire enivrant, pour Janice qui n'était pas sortie depuis... Un temps certain...

Vous croisez une majorité de gros trucks de transport, dont certains affublés de deux containers à l'arrière, et quelques voitures et campings cars, mais la route est globalement assez calme ce soir.

Peu après minuit, vous vous positionnez dans le sens Albuquerque - Santa Rosa, un peu avant l'échangeur de Clines Corner.
Vous vous garez dans une montée, à l'entrée d'une petite aire de stationnement au Bord de l'autoroute, ou vous avez une vue dégagée sur presque un kilomètre.


Votre attente commence, la tension commence à monter alors que vous vous relayez pour observer à l'aide d'Auspex en direction d'Albuquerque. Vous avez eu le temps de discuter un peu, de vérifier vos armes, de positionner vos équipements, vos chargeurs supplémentaires à portée de main...

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Et alors que votre patience atteignait dangereusement ses limites, vous distinguez deux SUV noirs bien caractéristiques au loin dans le traffic clairsemé : ils sont à un bon kilomètre de votre aire, qui est elle même à deux ou trois de kilomètres de la première voie potentielle vers leur destination.
Il est un peu plus d'une heure du matin, sachant qu'il y a presque une heure de route entre l'aéroport d'Albuquerque et Clines Corner, tout coïncide...


Vous savez que vous êtes censées leur filer le train au moins jusqu'à Santa Rosa avant d'intervenir ; il est impératif de donner le bon itinéraire à votre équipe de soutien parmi les trois chemins potentiels, et une fois ceci fait il faudrait au minimum 30minutes avant que l'équipe Sierra 4 ne vous rejoigne.

Au mieux ils viendront d'en face -mais sur l'autre voie de l'A66, ce qui n'est pas non plus idéal- et au pire ils mettront le pied au plancher pour vous rejoindre par derrière, ce qui augmente les risque d'accident, ou de problème avec la police.
Qui ne risque rien n'a rien, comme on dit...

J'observe les voitures au loin et les signale à Janice, je lui tends les clés de voiture avant que nous la réintégrions.

"Il ne faut pas qu'on soit trop proches, mais pas qu'on les perde de vue non plus. Tu te sens de le faire ?"

J'observe Janice avec un regard aiguisé, attentive à sa réaction.

Les yeux rivés sur les deux 4x4 noirs, c'est sans te regarder que je réponds, après un petit instant de silence.

Ouais !

Je me tourne alors timidement vers toi, ma saisis des clés et m'installe côté conducteur avant de démarrer la voiture.

Je calcule notre réinsertion sur l'autoroute pour être à une distance raisonnable du convoi sans toutefois paraître louche.

Et une fois qu'on leur file le train à une allure stabilisée, je te demande.

Comment veux-tu procéder ?

Il y a de la tension dans ma voix, où transperce également un peu d'angoisse.

Je ne réponds pas tout de suite, pensive. Finalement, je reprends la parole.

"On doit attendre de connaitre leur itinéraire, donc Santa Rosa, on informe l'équipe et on laisse un peu de temps passer le temps qu'Umbra 6 nous rejoigne. On les double et on prend de l'avance pour poser les herses et préparer le matos. Ensuite, on s'occupe de la voiture de Marlow, Umbra 6 s'occupe des goons de l'autre voiture.

Des propositions ?"

Je laisse tes paroles faire leur chemin dans mon esprit avant de te répondre.

Umbra 6 n'est normalement là qu'en cas de problème. Si tu veux les inclure dans le plan, en leur demandant de s'occuper de la deuxième voiture il faut les prévenir, mais ça va peut-être passer pour un aveu de faiblesse.

Je laisse passer un silence avant de reprendre.

Quand on les dépassera, il faudra que tu détermines dans quelle voiture est Marlowe et dans quelle position à l'intérieur.

Et quand les voitures seront arrêtées, il faudra lancer les grenades aveuglantes très vite. Peut-être même avant qu'ils ne puissent voir les herses en fait.

Ensuite...

Je fronce les sourcils, manifestement en pleine réflexion.

Ton pouvoir fonctionne au toucher, c'est ça ? ça met combien de temps pour tuer quelqu'un ?