Conseil en la demeure d'Elrond - Printemps 2965

Un elfe au visage familier, Maelos, second du Sénéchal Lindir, vous a réuni tous les six au Portique Oriental. Il vous explique avec amabilité que vous êtes tous conviés à dîner avec le maître des lieux, Elrond le Demi-Elfe, ainsi qu’avec d’autres hôtes de renom.

Cette soirée de printemps est fraîche. Une douce pluie tombe mélodieusement sur les jardins qui surplombent la rive de la Bruinen. Néanmoins vus n’êtes pas indisposés par le froid.
Habillés convenablement vous profitez du crépuscule qui s’annonce pour écouter le flot sonore de l’eau vive qui se mêle avec la musique qui règne dans la maison. Le chant des oiseaux qui annoncent la nuit et le bruissement des feuilles ajoutent à l’harmonie du moment.

Tous vous vous sentez apaisés par ce lieu propice au repos contemplatif. Quand l’un de vous s’exprime c’est naturellement d’une voix basse mais néanmoins parfaitement audible. Vous savourez pleinement l’instant présent offert par cet endroit qui éloigne toute pensée passionnelle.

Attendant la cloche qui vous appellera à la Grande Salle pour le dîner tant attendu vous pouvez parler les uns les autres. Vous savez qu’à ce repas ce tiendra un conseil qui décidera sans doute de l’avenir de votre compagnie en cette région.

[Vous pouvez donc poster, soit pour dresser une présentation de vous, soit pour discuter, soit pour esquisser votre état d’esprit qui se reflète sans doute sur votre visage.

Postez ici un portrait de vous. : https://pbf-online.forumactif.com/t4100-les-visages-de-la-campagne#63040 ]

Foncombe s'active alors que tous les invités sont enfin réunis en ces lieux enchanteurs. Le temps lui-même semble comprendre l'importance de cette soirée alors qu'une fine pluie fait ressortir la mélancolie des lieux. Je me délecte des chants de la nature qui se mêlent à ceux des instruments des artistes.

Grande et fine, je suis pourtant jeune, à peine adulte même. Comme une adolescente qui aurait grandi trop vite, mes traits portent encore les traces poupon de l'enfance, mais laisse entrapercevoir la femme en devenir. Une longue chevelure d'un roux intense descend jusqu'à ma taille en un réseau de tresse complexe tenu par des bijoux de rien en bois et fer. Mon visage est agréable et proportionné avec des pommettes qui remontent et un nez droit comme les peuplades du Nord. La peau, pâle comme la lune du soir est parsemée de tache de rousseur, et les lèvres, pleines, sont rouges comme la groseille sauvage que l'on trouve dans les landes d'Arnor. Deux yeux légèrement en amandes d'un vert pâle brillant de curiosité complètent le tableau. Les habits, simples, sont propres, mais usés. Le cuir porte les traces des générations qui l'ont portée, il est toutefois robuste et bien entretenu, comme le font les gens modestes qui possèdent peu. Une pelisse en fourrure de renard d'hiver recouvre mes épaules pour prévenir de la fraîcheur du soir, tache blanche et grise dans le vert et le roux.

Je suis en retrait, pas par impolitesse, mais plutôt par timidité, clairement intimidé devant une assemblée si fournie. J'observe silencieusement, me donnant un côté sauvageonne loin de l'attitude plus mondaine des elfes. Quand vient le moment de me présenter au côté de mon oncle Eonor, je balbutie d'une voix faible.

"Bonj.. Bonsoir, Erika, de Creux-la-Vallée. Rodeuse des terres du Nord. J'espère que.. que vous avez tous fait bon voyage."

Le rouge me prend aux joues et je n'en dis pas plus. Je préfère faire fonctionner mes yeux que ma bouche. Je suis particulièrement intéressé par la délégation Naine, un peuple que je n'ai que très peu eu l'occasion de voir au cours de ma courte vie.

Lorsque l'heure de la réunion approche, je me dirige vers la salle prévue à cet effet avant même que la cloche ne retentisse.

Vêtu de mon armure complète briquée pour l'occasion, un heaume ouvragé sous le bras et la cape pourpre tombant de mes épaules parfaitement droite, j'ai l'allure d'un glacier s'écoulant pesamment et majestueusement en direction de la vallée en contrebas.

Grand pour un membre de ma race, presqu'aussi large que haut, la barbe couleur paille peignée et glissée dans mon ceinturon, le crâne lisse et le sourcil sévère, je suis l'image de l'autorité que je suis censé incarné, moi qui suis ici en tant que représentant du Roi-Sous-La-Montagne.

Je suis très attentif au protocole, ne souhaitant pas commettre d'impair, c'est pourquoi lorsque la petite belette accompagné de son grand mentor s'adresse à nous, j'effectue une courbette un peu raide dans sa direction avant de répondre de ma voix ressemblant à un orage en montagne:

-Le bon Soir, Dame Erika, Fror, fils de Balin, pour vous servir. Le voyage fut bon puisqu'il nous amène à cette rencontre. J'espère que vous et les vôtres n'avez pas non plus rencontré d'embûches en chemin...

L'heure du repas mais surtout du conseil approche, je suis très excité de rencontrer les elfes de fondcombe et encore plus de voir le seigneur Elrond en personne!

Je m'affaire à sélectionner ma plus belle tenue qui représente mon peuple de Mirkwood. Je suis attentif au moindre détail et j'élimine tout faux pli ou tache indésirable. Mes habits choisis sont naturellement vert et marron, et dans la simplicité. Je ne m'encombre pas avec toutes les armes dans le dos ou à la ceinture.
Je fais signe à Calion que je suis prêt et l'attends avant de sortir.

J'avance lentement un sourire aux lèvres, et je m'émerveille devant tout ce que j'aperçois. Je reste discret et courtois, faisant des phrases courtes et ne me mettant pas avant. Cependant je n'hésite pas à poser des questions.

Devant toute cette beauté qu'il m'est offerte, mon regard est attiré vers une somptueuse couleur rousse, je fixe cette être délicat et l'écoute parler avec ses compagnons. Lorsqu'elle se présente, je lui répond avec gentillesse:
Bonsoir, Erika, de Creux-la-Vallée, il est un réel plaisir de pouvoir contempler votre beauté.
Je me nomme Saeros, elfe patrouilleur du peuple du Crépuscule et émissaire pour l'occasion du royaume de Mirkwood.

La carrure de Maître Fror est impressionnante de même que son armure. Voilà donc les richesses de la montagne solitaire qui s'expose devant mes yeux impressionnés. J'ai presque honte avec mes frusques usées qui tiennent plus du paysan au travail que de la robe des grandes occasions. Peu habituée au protocole, je réponds précipitamment les formules de politesses auxquelles je manque, mais commence à me détendre.

"Pardon... Erika, fille d'Idril et de Targon. Nous avons beaucoup marché, mais les landes de l'Ouest sont d'une beauté sauvage en cette période de l'année. Foncombe reste un cran au-dessus... quelle belle nature!"

Je me souviens des paroles de Gilraen et je me mords la lèvre face aux questions qui me brûlent. La curiosité prend le dessus sur la politesse et je laisse ma langue se délier.

"Maître nain, avez-vous vu le dragon de la montagne, avant je veux dire qu'il ne soit vaincu? À quoi ressemblait-il?"

Mon attention est toutefois vite redirigée vers un Elfe discret à la démarche souple. Il porte en lui la prestance naturelle du beau peuple et je m'empourpre à ses paroles, ne sachant où me mettre. Je m'incline maladroitement.

"Bon... soir eu Maître Saeros du Mirkwood. Je.. Merci" un sourire timide s'inscrit sur mon visage. Je n'avais encore jamais rencontré de personne au comportement si chevaleresque, visiblement plus habitué au caractère parfois rustre des habitants de ma région.

J'arrive peu après, n'ayant pu me décider sur un point...
Avec ou sans armure ?
Le coté guerrier semble l'avoir emporté, car je me présente vêtue de ma cotte de mailles -étincelante pour l'occasion- et l'épée à la ceinture.
Je suis une jeune humaine, au passage de l'adolescence à l'adulte, et même si j'ai encore quelques traits de mon enfance, mes manières trahissent vite mon coté adulte... Comme si j'hésitais encore entre les deux. Afin de ne pas être gênée, j'ai rassemblé mes cheveux blonds en une longue queue de cheval et coupé les petites mèches qui risquaient de retomber devant mes yeux.

Si j'ai une connaissance du protocole et de la politesse, il est visible -un peu trop rapidement- que je m'en passerais bien. Je m'avance à coté d'Erika pour saluer les personnes présentes.
- Bien le bonsoir. Je suis Eryn, fille de Melyn, cavalière du Rohan. Vous êtes toujours aussi impressionnant, Maître Fror, contente de vous revoir.
J'ai un regard pour ma voisine.
- Ca va Erika ?
Puis mes yeux se portent sur l'elfe présent :
- J'ai entendu... Saeros ? est ce bien cela, messire ?

Je regarde la jeune fille intensément:

-Oh. Vous avez donc déjà entendu parlé du dragon?

Je fourrage dans ma barbe d'une main gantée de cuir épais et d'acier:

-Non. A cette époque, je parfaisais ma formation militaire auprès des Thanes en charge des défenses des Monts de Fer...

Je suis arrivé à la Montagne Solitaire avec le contingent dépêché en urgence pour combattre à la bataille des Cinq Armées. Oh, je n'y étais qu'un simple sous-officier de rang chargé de maintenir la discipline auprès d'une dizaine de courtards ayant pour mission de tenir la ligne, mais je puis vous assuré que le combat au coude-à-coude, yeux dans les yeux avec les gobelins ne fut pas de tout repos!

Je soupire et me rends soudain compte que nous avons été rejoint par un certain nombre d'autres individus souhaitant eux aussi s'entretenir avec la jeune rouquine:

-Enfin, pardonnez-moi. Je vous ennuie sans doute avec ces souvenirs...

Je m'incline à nouveau et me décale un peu, me rapprochant d'Eryn en lui décochant un clin d'oeil quelque peu inattendu...

Je souris et j'incline légèrement la tête face à Erika.
Puis je me tourne rapidement au son d'une autre voix féminine.
Cette jeune humaine est déconcertante vêtue comme une guerrière. Elle rayonne d'une certaine aura que je ne saurais encore définir.
J'opine du chef et je lui réponds rapidement:
Oui c'est bien cela mademoiselle. Enchanté de rencontrer une jeune humaine cavalière! J'avais entendu parler d'un peuple dresseur de chevaux mais là je dois dire que je suis désireux de vous voir en selle!

Je stoppe ma phrase pour écouter le récit de Fror, j'ai du mal à masquer mon engouement qu'en il évoque la bataille des cinq armées!
Ouah, cela devait être mémorable de participer à une gigantesque bataille réunissant tant de peuple?!

Un visage connu nous rejoint en armure impeccable. Je lui réponds d'un air enjoué.

"Bonsoir Eryn, oui ça va et toi?"

Je me penche vers elle discrètement pour murmurer.

"c'est la première fois que je côtoie autant de monde... surtout dans ces conditions! Ça fait bizarre..."

Puis je me redresse pour écouter avec passion Fror compter la bataille des cinq armées. Son récit des combats semble me passionner et je suis surprise quand il se désiste.

"Non, vous ne m'ennuyez pas, j'ai toujours vu cette bataille comme une légende lointaine... je ne pensais pas rencontrer un jour quelqu'un qui l'avait vécu! J'ai déjà combattu des gobelins... mais jamais une armée! Cela devait être impressionnant..."

Il est clair que les mondanités plus classiques ne sont pas ma tasse de thé. Le récit des héros d'autrefois cependant semble attiser une flamme qui se dévoile sur mes traits fins. Je n’en démords pas et assaille le nain de mes questions incessantes.

"Parler moi de la montagne Maître nain, est-ce vrai que des salles entières sont comme des forêts taillées dans la pierre, et que.. que les salles sont si grandes qu'on pourrait y loger des villes entières?"

Le rouge monte le long de mon cou alors que je m'enthousiasme pour mon propos:

-Aaaaah, Le Mont Solitaire! Pour sûr, les salles y sont vastes au point de pouvoir contenir une petite cité humaine! Les piliers par centaines forment comme des forêts souterraines et dans les fonderies, les bisses où s'écoule le métal en fusion forment comme des rivières!

Mes mains s'animent, mimant les lieux, les volumes:

-Ma Dame, nos cités si froides lorsque l'obscurité les enlace brillent de mille feux lorsqu'elles sont habitées et éclairées par des milliers de torchères et de lanternes! Si on ne fait que les deviner depuis le lointain, elles déroulent tant de merveilles et de richesses une fois leurs portes franchies!

Je jette un regard un peu de biais aux elfes présents:

-N'allez pas croire les racontars des jaloux prétendant que les nains n'ont pas le goût du beau et que leurs créations son tristement fonctionnelles! Rien n'est plus faux, mais mieux vaudrait que vous puissiez vous en rendre compte de vos propres yeux!

Je la considère un instant:

-Mais votre peuple n'est pas ignorant de tout cela, n'est-ce pas? Vous qui êtes héritière des anciens royaumes...

Le tintinnabulement d’une cloche clôt vos conversations. Vous comprenez tous qu’il est l’heure de vous tourner vers la Grande Salle pour le dîner tant attendu.
Selon vos humeurs vous êtes empressés, curieux, intimidés, en rejoignant la grande pièce où se déroulent les repas de marque. Sans conteste pièce principale de la Maison d’Elrond, très haute de plafond, trois fois plus longue que large, de hautes fenêtres à vitraux l’illuminent du soleil du sud.

Lorsque vous arrivez à l’entrée une femme se tient aux côtés d’Eonor, oncle et mentor d’Erika. Belle, grande, mince, dans la force de l’âge, son regard pourtant doux reflète une grande détermination. Vêtue de fourrures de qualité, le maintien altier, vous avez l’impression de vous retrouver face à l’une des anciennes reines des hommes de l’ouest.

Elle se présente simplement à ceux d’entre vous qui ne la connaissent pas :

-« Je suis Gilraen, de l’Ancien peuple qui régnait sur le Nord. Malgré la chute du royaume qui fut le nôtre je reste liée au destin de ces terres. Venez avec moi, Elrond, notre hôte, nous attend. »

Vous rentrez par deux dans la Grande Salle, accueillis par Lindir, plus que jamais indispensable, qui vous invite à rejoindre vos places sur la haute table, déjà bien fournies en victuailles. Soucieux de faire bonne figure vous vous dirigez vers vos sièges, œuvres d’art magnifiquement ouvragés, sous l’œil du Maître de Maison.
Car Elrond est assis sur un siège imposant à l’extrémité droite la grande table. D’un âge indéfini, le port du Demi-Elfe conjugue sagesse d’un roi et vigueur d’un guerrier. Un mince bandeau d’argent ceint ses cheveux noirs, et ses yeux témoignent d’une mémoire multimillénaire.

Au centre de la haute table, place d’honneur selon l’étiquette de la Maison, un dais surmontant le siège, est assise une elfe à la beauté saisissante. Les cheveux sombres, un port de reine, son visage est béni d’une lumière qui n’appartient qu’aux Belles Gens. Vous en savez assez sur Imladris pour savoir qu’il s’agit d’Arwen Undomiel, fille d’Elrond. Alors que son père reste assis elle se lève pour vous saluer d’un respectueux et subtil geste de la tête.

À la droite d’Elrond est assis un elfe grand et droit, aux cheveux étincelants. Son visage jeune et intrépide reflète la joie. Ses yeux vifs et brillants sont sans pareils. Vous devinez sans mal qu’il s’agit du glorieux Glorfindel, héros elfe dont les exploits ont marqué les trois Âges du Monde.

Toujours assis Elrond prend la parole d’une voix qui allie autorité et sagesse :

-« Prenez place, mes chers invités. Nous attendons encore quelqu’un, mais il est tant coutumier d’arrivées tardives que nous commencerons sans lui. »

Aussitôt des elfes emplissent vos coupes de vin vermeil tandis que d’autres vous proposent potées, viandes et poissons cuisinés avec talent.

[Comme à mon habitude je laisse ici un moment de respiration. Vous pouvez bien entendu poster si vous le désirez.]

Aux côtés de mon frère d'armes Saeros, je me suis présenté ponctuellement au rendez-vous. Même si comme pour ceux de ma race il peut être difficile de me donner un âge, l'observateur attentif pourra tout de même rapidement comprendre que je suis un jeune homme aux yeux des miens. Habillé dans une tenue de vert et de brun, sans apparat particulier mais propre, fonctionnelle et parfaitement entretenue, je me tiens droit et silencieux, le regard vif et intéressé par les conversations qui passe sans arrêt d'une personne à l'autre au fil des prises de parole.

Les traits de mon visage sont fins et réguliers, mais peut-être par nature un peu fermés, en dépit du léger sourire qui apparaît régulièrement aux coins de mes lèvres fines. Mes cheveux blonds presque blancs sont longs, tenus derrière le cou par un discret catogan, avant de disparaître dans les replis de la cape qui recouvre mon dos. Je n'ai pris ni armes ni armures, mais il est évident que mon corps délié et athlétique trahit ma vocation martiale.

A peine ai-je eu le temps de glisser à mi-voix une courte présentation pour les invités présents "Calion, émissaire de sa majesté Thranduil", que je suis porté par le mouvement impulsé par dame Gilraen, en direction de la Grande Salle.

Bien sûr j'observe émerveillé le décor qui se révèle, ainsi que les personnes présentes, avec une admiration non moindre. Je tâche de maîtriser mon coeur battant pour prendre place à l'endroit qui m'est réservé, glissant au passage un regard à Saeros pour observer son attitude, et saluant en retour les illustres elfes déjà installés qui nous font l'honneur de nous recevoir.
Pour le moment je reste silencieux, curieux de comprendre où cette réunion va nous mener.

Si certains se sont posé la question de savoir où j'étais passé, ne cherchez pas plus loin, Guy "La Truffe" est déjà attablé auprès de ces illustres personnages, non loin d'Elrond à qui j'ai pu donné des nouvelles de Bilbo.

Je déguste tranquillement un vin rouge qui ma foi est d'une excellente qualité.
C'est ainsi que je vous fais signe, en levant mon verre à votre arrivée. D'aucun pourrait penser que je fais montre d'une incroyable impolitesse de m'être si furtivement avancé avant que nous soyons tous invités. Toutefois, c'est le très honorable maître de maison qui m'y incita et je dois avouer qu'après cette longue expédition, j'avais une faim d'ours sorti de son hibernation.
Vous pouvez aussi remarquer que je me suis lavé les pieds, que je suis vétu de mes plus beaux atours et que je m'essuie la bouche à l'aide de ma serviette.

Fror, mon cher ami, venez donc vous asseoir à mes côtés, je me suis permis de vous remplir une assiette, le porc salé est succulent ... joignant le geste à la parole.

Je salue l'Elfe qui se nomme Calion d'un signe de la main, mais la réception commence avant que les présentations ne puissent aller plus loin. Tant pis pour les histoires de notre maître nain, je me sépare du groupe pour suivre Dame Gilraen et mon oncle auprès duquel je m'attable. D'un signe, j'invite Eryn à venir s'assoir à coté et lui tire une chaise puis je m'assois. Je souris timidement au petit être qui semble avoir pris ses aises, ce que je comprends quand je découvre la table fournie. Bien que je découvre Elrond et sa fille pour la première fois, mon attention est accaparée par les victuailles qui semble toutes plus appétissante que les autres. La curiosité de la situation fait donc place à un appétit féroce alors que je salive, les yeux brillants. Jamais je n'avais goûté tel raffinement alors que les plats de viandes, poissons et légumes s'étalent, semblerait-il, à l'infini, le tout cuisiné par des mains de maître. J'accepte une coupe de vin non sans jeter un regard vers mon oncle pour voir si je décèle dans ses yeux de la désapprobation.

"Tout est magnifique... et vous avez raison maître Hobbit, le porc est effectivement délicieux."

Je me resserre une tranche accompagnée de pomme de terre confite. Mon appétit ne semble pas se tarir et je mange avec un grand sourire dessiné sur le visage.

A l'entrée de la salle, je manque m'arrêter de saisissement devant cette magnificence. Je retiens ma mâchoire qui semblait décidée à se laisser choir pour l'occasion et m'avance finalement avec toute la dignité que je peux mettre dans mes pas. Arrivé à la hauteur de Dame Arwen, j'effectue une profonde courbette, mes yeux s'abaissant en signe de respect devant la fille du maître de maison.

Je poursuis ensuite ma progression, attiré par le timbre clair du semi-homme. Un demi-sourire pincé force sa place sur mes lèvres et, lorsque j'arrive à la hauteur de la place qu'il m'a réservé, je me tourne vers le seigneur de la Maison et effectue une seconde révérence identique à la première:

-Noble Seigneur Elrond, Sage parmi les sages, je vous salue au nom de mon maître Dain Pied-de-Fer, Roi Sous-la-Montagne et vous remercie pour votre hospitalité et votre prodigalité!

Je semble hésiter un bref instant:

-M'autorisez-vous à siéger si près de vous à l'initiative de notre bon Hobbit?

Si cela m'est accordé, je m'installe donc auprès de Guy, roulant discrètement des yeux à son attention. Sinon, je me rendrai à la place qui m'aura été assigné sans en prendre ombrage.

Coupé net dans le récit du combattant nain, je me dirige vers la salle qui va abriter notre repas.
Si je parais au démarrage émerveillé de ce lieu, je le suis encore plus à la découverte de nos illustres hôtes qui semble sortir tout droit des histoires et légendes que j'écoutais petit. Je ne peux m'empêcher de faire un signe à Calion pour marquer mon excitation.
Néanmoins mon regard se fige sur fille d'Elrond dont la beauté est subjuguante.
J'ai du mal à reprendre mes esprits et c'est Calion qui me dirige vers le siège le plus proche pour commencer le banquet.

Fror, c’est avec une courtoisie silencieuse qu’Elrond consent que tu prennes place à ses côtés. Le Demi-Elfe, après avoir parlé, vous observe sereinement. Vous ne pouvez-vous empêcher de penser au nombre incalculable de soirs tel que celui-ci qu’il a connu.

La table ne manque de rien, et vous pouvez vous servir des multiples mets qui sont déjà à disposition. Des serviteurs souriants viennent vous proposer des plats plus élaborés, comme des soupes odorantes comme l’automne, des crèmes onctueuses, des poêlées fumantes ou des mousses légères.

Vous mangez en écoutant la musique de harpes et de flutes elfiques, et parfois un elfe entame un lai mélodieux dont la langue vous est inconnue mais dont votre cœur perçoit sans mal la nostalgie et l’amertume.

Quand vous êtes rassasiés Elrond s’adresse à votre assemblée :

-« Amis vous représentez vos peuples respectifs. Chacun de vous est arrivée libre en ma demeure, pourtant ce bien précieux, cette liberté, est menacée par l’Ombre qui s’étend. L’Eriador connaît des troubles, que ce soit dans les contrées peuplées que dans les terres sauvages. Il ne faut pas détourner le regard ; tous les peuples libres, tous, humbles et grands, devront craindre les jours prochains.

Ils sont trop peu nombreux ceux qui portent le fardeau de garder les terres de ceux qui n’aspirent qu’à la paix. Leur nombre s’amenuise alors que l’Ombre progresse. Si les nuages d’un orage noir s’amoncellent ils obscurciront non seulement ces régions, mais aussi celles au-delà des Monts Brumeux ainsi que les royaumes du sud.
Gilraen, chef des gardiens qui sans relâchement veillent à la sécurité de chacun, est la plus à même de poursuivre. »

Gilraen se lève, femme mince au regard déterminé :

-« Mes chers, notre hôte est sage et clairvoyant. Même si nous devons redoubler de prudence et de force en ces jours nous devons encore plus craindre ceux qui s’annoncent.
Je souffre depuis longtemps de voir ce royaume oublié, enseveli par les broussailles, les tours effondrées et les maisons désertes. Malgré tous nos efforts gobelins et orques sortent de leurs cavernes, des brigands pullulent et des choses froides aux noms perdus troublent notre sommeil.
J’ai perdu mon mari il y a des années de ça, abattu par une flèche orque, alors que son père avait succombé peu de temps auparavant sous les coups de trolls. Pourtant j’ai l’espoir que notre vaillance ne soit pas vaine. Car si nous ne faisons rien nous sommes coupables, et nos enfants ne vivront pas.
Erika, ici présente, a été récemment affligée par la disparition de sa mère. Avec la brave Eryn du Rohan, elles ont fait une découverte inquiétante. Mais c’est à elles qu’incombent ce récit. »

Erika et Eryn, Gilraen ne se rassoit pas. Elle vous observe patiemment.

La soirée est un rêve qui n'en finit plus alors que je me laisse transporter par la bonne chère et les airs mélodieux qui m’entourent. Mon verre de vin est bu, et le vermillon sucré me fait rougir les joues. Mes sens sont pris d'assaut alors que j'ai envie de tout goûter, de tout découvrir, comme quelqu'un qui cherche à explorer des terres nouvelles. La voix d'Elrond résonne alors dans la salle et je lève mes yeux de l'assiette pour l'écouter attentivement. Dame Gilraen prend sa suite et nous désigne avec Eryn. Sous le coup, je manque de m'étouffer en avalant de travers un gâteau au miel puis je me lève avec le visage rouge pivoine. Les codes et mœurs de Foncomb ne font pas partie inhérente de mon éducation, il en est toutefois qui ne sont que de la simple politesse. Je me rends compte que je n'ai ni salué ni remercié nos hôtes. Maladroitement, raide, je m'incline rapidement vers Elrond et sa fille.

"Eu... Tout d'abord, merci Maître Elrond de votre accueille. Votre vallée est la plus belle que j'ai eu l'occasion de parcourir, et je m'estime heureuse d'avoir eu la chance de pouvoir poser mes yeux sur cette merveille de notre monde... Et votre banquet est... je n'ai jamais mangé de mets aussi fin, merci."

Réalisant que tout le monde m'observe, j'hésite presque à me cacher dans les replis de la nappe. Trop grande toutefois, cela serait ridicule... je poursuis donc, sur les tristes événements de ces dernières semaines.

"Si je suis ici aujourd'hui, c'est qu'il y a plusieurs semaines, ma mère Idril a été attaquée à son retour de patrouille, a seulement quelques heures de marche de Creux-la-Vallée, mon village. Quand j'ai découvert le lieu de l'embuscade, il ne faisait aucun doute que cela était l'œuvre de gobelins..."

Je crache le mot comme si il me laissait un goût âpre sur la langue

"...Elle avait été vraisemblablement emmenée prisonnière. Mon oncle était absent, c'était donc mon rôle et mon devoir de suivre les traces. Elles m'ont menée à l'Est jusqu'à ce qu'une tempête me bloque dans une grotte... ou j'ai fait la connaissance d'Eryn."

Je me tourne vers ma comparse à mes côtés.

"Nous y avons aussi fait la rencontre d'un couple de réfugiés, Lucinde et Cal, qui fuyait leurs terres envahit par les brigands et les gobelins..."

Mon visage s'assombrit alors que mes yeux se mouillent mais aucune larme ne tombent...

"...Les terres sont à l'abandon, et nous sommes si peu pour les parcourir et les protéger... hum...pardon... la femme était enceinte, alors nous avons pris la décision de nous séparer. Eryn est partie au Nord sur la trace des gobelins, en direction de Fornost, et je suis repartie à Creux-la-Vallée escorter le couple qui avait besoin de nourriture et de soin. Eryn, je te laisse la main pour la suite..."

De même que Gilraen, je reste debout et écoute le récit de la cavalière du Rohan.

Lorsque j'entre dans la grande salle de réception, je suis frappée par la majesté des lieux, puis par la table immense et bien fournie en mets de toutes sorte. J'ai une pensée triste pour les banquets d'Edoras qui, bien que somptueux, semblent ridicules comparés à celui-ci. L'idée qu'il est ridicule de comparer un royaume millénaire avec un royaume bien plus récent a beaucoup de mal à s'insinuer dans mes pensées... Je marque un temps d'arrêt en voyant Elrond et Arwen, assez intimidée. J'ai un coup d'oeil vers Fror lorsqu'il se présente, et je trouve qu'en effet, ce serait bien que je dise quelque chose.
- Salutations seigneur Elrond, je vous remercie de votre hospitalité. Recevez les...
Je m'étrangle presque. Officiellement, je ne suis pas envoyée par mon Roi auprès de le cour de nos voisins... Je ne sais pas quelles sont les relations entre nos royaumes... Je suis en train de faire une bêtise ! Et je dois finir ma phrase !
- ... salutations de Theoden du Rohan.
Je vais m'assoir auprès d'Erika, assez rouge d'avoir pris cette liberté... et d'avoir dit des stupidités. Pourvu que cela ne vienne jamais aux oreilles du Rohan.

Le dîner se passe doucement, mon regard est parfois attiré vers les musiciens et chanteurs, je regrette de ne pas comprendre le fond de ces chansons nostalgiques. Je goute de nombreux plats mais en petites quantités, ne voulant pas repousser une assiette à moitié remplie, au moment ou mon estomac me dira de stopper. Quand aux boissons, je n'ai pris qu'un verre de vin et préféré l'eau ou les boissons fruitées. Je plisse les yeux si Fror me voit à ce moment là... Non cher ami, je ne me lancerais pas dans un concours de bière cette fois ci ! C'est à la fin du repas que notre hôte ouvre le débat, et je sens que tout le monde l'écoute sérieusement. Mhhh... Brave, moi ? ... ... Seulement ? Je me lève lorsque Erika me donne la parole.

- Je suis Eryn, fille de Melyn, guerrière du Rohan. Mon Roi Théoden souhaite connaître les hauts faits survenus au delà de nos frontières, il m'a envoyé avec d'autres cavaliers s'enquérir des nouvelles lointaines. J'ai chevauché un mois sans rien apprendre de particulier, jusqu'à croiser la piste de plusieurs gobelins. En suivant cette piste, j'ai rencontré la rodeuse Erika, puis un couple de réfugiés est arrivé. J'ai continué à suivre la piste des gobelins tandis que Erika menait les réfugiés vers Creux la Vallée. Au bout de deux jours, je suis arrivée près de Fronost. Il en faut beaucoup pour m'impressionner, ce que j'ai découvert dépassait mes craintes. Profitant de l'ombre des montagnes, les gobelins s'étaient installés sur plusieurs versants. Ils se comptaient par milliers, recouvrant totalement les versants. Ca et là, surtout au soleil, il y avait des humains. J'étais trop loin pour tenir des comptes plus précis, et surtout seule. Je n'ai pas pris le risque de croiser une patrouille, préférant avertir Creux la vallée de ce danger.
Je commence à avoir soif, je n'ai pas l'habitude de parler autant.

- J'ai rejoint Erika, puis Creux la Vallée. Le temps de tenir Conseil, Eonor, moi, Erika et quelques courageux volontaires, nous sommes retourné voir cette armée. Entre le moment où je les ait vus, et notre seconde visite, 7 jours se sont écoulés. Les gobelins avaient tous disparus, il n'y avait plus personne. Nous n'avons pas pu déterminer quelle direction ils ont prise, le plus logique voudrait qu'ils se soient enfoncés dans les montagnes, mais nous ne pouvons en être sûrs.
Je reprend mon souffle. Jusque là, mon discours s'est tenu sans aucune émotion, sur un ton assez martial.
- Peu après notre retour à Creux la Vallée, le rôdeur Talandil a apporté d'autres nouvelles. La région de Fronost et les Terres du Nord sont le repaire de plusieurs troupes de brigands. Or, d'après Talandil, ces brigands se rassembleraient autour d'un seul chef. Si ces brigands forment une petite armée et s'entendent avec les gobelins, alors le danger augmente beaucoup. La décision a été prise de venir vous parler de ce danger.
Je me tais un instant, recomptant les jours depuis ma funeste découverte, avant de l'annoncer à haute voix.

[Je compte 18 jours depuis que Eryn a vu l'armée de gobelins, mais il faut ajouter la durée du voyage de Creux la vallée à la cité elfe. On a mis combien de jours pour ce voyage ?]

Je prend enfin un verre de jus fruité, et réalise alors que pour la dernière partie de mon récit, j'aurais pu passer la parole à Eonor... Je croise son regard, un peu inquiète, pour voir s'il a quelque chose à rajouter.

Cela fait plaisir de gouter des mets si raffinés et différents de ceux que l'on cuisine à Mirkwood.
Détachant mon attention des plats qui passent devant mes yeux, je prête attention au discours de notre illustre hôte.
Je fronce légèrement les sourcils en entendant de funestes nouvelles.

Durant le repas, je devise avec Guy, mais surtout avec le seigneur des lieux, répondant au mieux de mes possibilités à ses questions et ses demandes de nouvelles de Dain et de ses sujets.

Je tourne régulièrement la tête en direction des autres convives, m'arrêtant souvent sur Glorfindel et Dame Arwen, pour l'admiration que suscite les talents martiaux du premier et la sagesse et la beauté que dégage la seconde...

Je surprend le coup d'oeil d'Eryn et y répond en levant ma chope et en lui faisant un clin d'oeil rapide comme l'éclair avant de reprendre ma contenance sérieuse habituelle.

Une fois le repas avalé, le conseil débute. Je suis tout ouïe durant tout le temps où les interlocuteurs s'enchaînent...

Lorsque le silence s'installe, je me tourne vers Elrond:

-Il faudrait lever une armée pour nettoyer ces terres... Est-ce dans le but que nous réclamions des troupes à nos suzerains respectifs que vous nous avez convoqué à ce conseil?

Patiemment, j'écoute tous les discours.
Plusieurs me donnent de bonnes idées pour des chansons à suivre, mais je reste concentré bien que cela me soit difficile.
Des hommes, des elfes, des nains et des gobelins. Que les dieux nous protègent, j'ai vraiment l'impression que toutes les histoires sont les mêmes, que les époques se succèdent et se ressemblent.
Puis, je jette un œil vers Elrond.

*Les époques se succèdent et se ressemblent ...*

*En voilà un qui colle parfaitement à la situation.*

Alors j'attends son analyse et ses conclusions. Manifestement, il est le mieux placé pour répondre à toutes ces tourmentes. Alors je prends le temps de bourrer une bonne pipe avec du Vieux Tobby et me mets à méditer aux paroles données. *peuf peuf*

Discrètement, je fais tourner mon tabac à ceux qui en veulent.

Fror, à ta question Elrond fronce les sourcils. Le ton de sa voix est réprobateur, tu le sens :




-« Une armée ? Des troupes. ? Pour faire quoi ? Parader dans tout l’Eriador en quête d’hypothétiques ennemis ? Connaissez vous l’histoire de ces terres ? Avez-vous oublié qu’avant d’être désertées et de devenir sauvages elles étaient l’ancien royaume d’Arnor, le royaume du nord des Numénoréens venus de la mer ?
Un royaume puissant, dont chaque colline digne de ce nom nous livre quelques pierres blanches, derniers souvenirs de sa majesté, avant dernier abattu par les noirs ennemis qui sont les nôtres à travers les Ages.
Que ferons nous, avec une armée, si les souverains d’Erebor et du Rohan consentaient à nous confier leurs précieuses troupes, par trop nécessaires chez eux ? Le nord est immense, et une armée serait engloutie par de harassantes marches sans rien rencontrer que quelques marauders perdus. Il y a longtemps qu’il a été convenu que la sagesse devait pallier nos forces déclinantes, en particulier celles des hommes qui ont tant failli. »

Gilraen, sans hésitation, pondère les paroles d’Elrond :

-« Tous n’ont pas failli, et d’autres ne failliront pas, Maître. Mon peuple œuvre sans relâche à garder nos terres et à débusquer l’ennemi. Mais je ne puis que souscrire à vos mots de votre sagesse. Il ne sert à rien d’épuiser nos forces de manière inconsidérée. Nous devons pourtant tenter de retrouver et secourir Idril, mère d’Erika. Vous comme moi connaissons que trop bien la cruauté des orques pour ne rien faire. »

Elrond reste impassible, le visage inexpressif. Une voix grave mais enjouée se fait alors entendre, détendant l’atmosphère comme le soleil perce des nuages :

-« Certes la cruauté des orques nous a causé bien des souffrances, mais l’espoir demeure malgré tout. »

Se tient dans l’encadrement du vestibule sud un homme grand, la longue barbe blanche témoignant d’un âge avancé, tout comme le bâton sur lequel il s‘appuie. Le vieillard porte un grand chapeau bleu et pointu, une longue cape grise et une écharpe argent, ainsi que d’énormes bottes noires.  Sans attendre qu’Elrond l’invite il s’assoit à une place libre et étend ses grandes jambes. Puis il allume une longue pipe et aussitôt de grandes volutes de fumée se forment alors qu'il fume avec un réel plaisir afffiché.



Le demi-elfe laisse échapper un subtil sourire :

-« Voilà donc l’heure à laquelle vous avez décidé de nous faire profiter de votre compagnie, Mithrandir. »

L’homme au chapeau pointu soupire :

-« Vous l’avez dit, l’Eriador est vaste, même pour moi. Et j’ai été retenu par un ami que j’ai quitté il y a une semaine. Il m’a chargé de vous transmettre ses pensées, ma dame".  dit-il à Arwen. Celle-ci esquisse un sourire et ses yeux brillent.

[Nouvelle respiration.]

Je fronce à mon tour les sourcils, mais ce n'est pas le signe que j'ai pris ombrage de la réaction du maître de maison, juste que je réfléchis...

Alors que j'allais répondre, une voix se fait entendre dans mon dos, forte et claire, bien que posée. Me retournant, mes yeux s'arrondissent de surprise en découvrant l'illustre personnage debout dans l'encadrement de la porte. Je suis aussitôt sur mes pieds et effectue une révérence profonde bien que je ne parle pas de suite, l'accueil revenant bien évidemment à Elrond.

Une fois le dernier hôte installé à la table, je reprends la parole sur une nouvelle courbette:

-Mithrandir, je suis très honoré de me trouver en votre présence. Mon père Balin sera heureux de vous savoir en bonne santé!

Une fois redressé, je poursuis en me tournant vers le reste de la tablée:

-J'entends bien que nos force sont limitées et que nous ne pouvons les envoyer en tous sens, mais si j'ai bien compris, c'est bien une armée de gobelins et de brigands qui prend forme dans les collines... Je ne comprends pas bien comment sauver une seule personne, même illustre et précieuse entre toutes pour certaines personnes ici présentes, pourrait faire la différence face à une telle adversité. Eclairez-moi, je vous prie.

je me rassois alors.

Je me penche légèrement vers mon compagnon de tablée et chuchote à son oreille:
Calion, tu sais qui est cet homme avec le bâton? Ne serait-ce pas un Istari?

Puis attendant un blanc pour intervenir devant l'assemblée?
Des brigands s'associant à des gobelins? Dans quel intérêt? Cela semble peu probable...
Seules certaines forces du mal arrivent à rassembler toutes ces créatures sous un même étendard. Et j'espère que ce n'est pas le cas ici.

Avant d'envoyer une armée au hasard, il convient de faire un travail profond d'investigation je pense.
Peut-être démarrer par ce fameux chef de brigand?