Bad Hohne

- Ce sera fait, dis-je au milicien, Dès que je verrai une autorité, je les informerai de la situation.

- Non, laissez tomber pour les chevaux, mes deux compagnons sont aussi à pied... dis-je en désignant Daniel et Siegfried

- Et un peu d'orge ou d'avoine pour mon cheval, c'est possible ? demandai-je en regardant le milicien

Je compatis avec le vieux milicien. Sa situation est intenable, et j'admire son courage teintée de désespoir malgré les nouvelles. Je le réconforte comme je peux :

-"Vous êtes un homme de devoir. Vous ferez ce qu'il faudra faire, le moment venu."

En bouclant mes affaires je montre le halfling :

-"Et lui ? on vous le prend ?"

Je profite du repas de notre hôte mais avec toute la rigueur de ma condition.
Je continue de manger et répond à la question de Siegfried sur le départ.

- Si nous partons pour Holtdorf tout de suite, nous ne retrouverons pas la jeune Héléna vivante!

Je relève la tête et regarde d'un air entendu Ivan. Mes yeux se fixent dans les siens et il peut voir ma détermination.

Lorsque Siegfried demande si le halfelin nous accompagne, je m'avance en disant d'un ton assuré;

"- Je m'occuperais de lui ! J'aime pas les voleurs d'animaux !"

Il n'y a cependant, aucune agressivité dans ma voix, et cette remarque bien que sincère, semble mal dissimuler un intérêt apparent pour le petit-homme. Je semble ne pas en avoir beaucoup vu dans ma (jeune) vie. Je me prépare ensuite à sortir, sans réellement prêter attention à la discussion qui continue.

Pendant la discussion, j'ai préparé mes affaires, remplis mon outre, pris quelques provisions, suite à l'offre du milicien. Puis me campant a coté d'Irène.

"Ayant accepter d'être le garde du corps de Ma Dame, jusqu'à Middenheim, je la suivrais. Pour le Halfling..."

Je regarde ce dernier et le dénommé Daniel.

"Visiblement vous avez trouvé quelqu'un pour prendre la patate chaude, laissez le venir avec nous. Une dernière question, un chasseur du coin accepterait de se séparer d'un arc et de quelques flèches vous pensez ?"

Face à ta diligence, Klaigen lève sa chope.

"Hay à vous. Pour l'orge bien sûr, prenez en ce que vous voulez."

Puis à l'adresse de Gotz il désigne le mur où est accroché un arc de chasse.

"Prenez-le, c'est la moindre des choses, surtout si vous prenez la patate chaude avec vous. De toute façon je n’ai jamais aimé la chasse. Il y'a aussi un carquois et des flèches."

[Tu récupères un Arc court + un carquois en bois + 20 flèches]

Siegfried, quand tu le décris comme un homme de devoir il a un rictus puis glousse un peu.

"Ouaip, si tu l'dis, c'est beau les jeunes, moi aussi j'étais plein de bel espoir. Hay a ça aussi alors. Le devoir et l'espoir."

Son visage commence à rougir et tu comprends que l'alcool fait effet. Il hoche la tête positivement quand tu parles du halfeling. Il finit sa chope avant de répondre à Irène.

"Regarder l'coin, une forêt dense, peu de routes... temps d'chiotte. Votre gamine est née ici, alors si elle avait réussi à fuir, elle serait déjà là... je souhaite qu'elle soit en vie, mais s’ils ont voulu la faire disparaître, ce serait facile de cacher son corps dans un fossé ou sous un arbre. Je ne sais pas où ils sont, mais un truc de sûr, c'est que couper à travers la forêt, surtout s’ils ont des montures, bas ce n’est pas une mince affaire. Alors votre meilleure chance, ce serait les patrouilleurs, ils ont des chevaux et ils sont bien armés. Il pourrait vérifier du Nord au Sud en deux jours tout du long de la route."

Il se resserre juste pour vider sa chope tout aussi vite.

"...Mais vous savez, des gens qui disparaisse dans l'coin... la forêt donne... et elle prend..."

Il regarde le jeune Daniel sortir de la maison puis rigole.

"Ha ! Tu entends ça, tâches de bien te comporter avec tes nouveaux gardiens."

Le halfeling ne pipe mot, les yeux baissés.

J'écoute le milicien attentivement et ouvre les yeux quand un éclair de lucidité me traverse...
- Par Ulric ! C'est ça ! dis-je, J'avais vu ses traces recouvertes par d'autres et j'ai pensé qu'elle s'était échappée, mais non ! Elle est avec eux, ils l'ont emmenée !... Et ils ont dû suivre la route vers le nord... ils ont probablement évité le village ou ils sont passés la nuit... Comment ai-je pu rater ça !

Je me lève et regarde les autres, l'air décidé.
- Le temps de prendre quelques provisions et je suis prêt ! dis-je

Comme le milicien nous y a invités, je prends quelques provisions, sans exagérer, pour moi et pour Burya.

J'ai fini de prendre avec mesure un peu de provisions et de l'eau :

-"Nous devons faire vite, et nous ne sommes pas tous montés !

Si vous avez un message pour quelqu'un à Holtdorf ou les patrouilleurs ruraux, c'est le moment de nous le dire, car nous partons. "

Je remercie de la tête Klaigen, et je laisse néanmoins cinq pièces d'argent sur la table pour le remercier. Je décroche l'arc, le carquois et les flèches. Puis me parant de mon manteau, et prennant place auprès d'Irène, je déclare en regardant mes compagnons de route.

"Quand vous voulez !"

Voyant que tout le monde est prêt. Je me lève et prend mon barda.
Je vérifie que tout mon matériel est à sa place. Je regarde dans mon sac.

Je me tourne vers Ivan le courrier.
- Dans ce cas, allons y! Nous vous suivons.

Je suis visiblement enchanté, à l'idée de repartir et je prends la corde du halfelin avec enthousiasme !

Lorsque nous repartons du village, mon humeur semble s'améliorer fortement, et je me met à flâner tout autour du petit groupe, pour le plus grand malheur du halfelin qui doit me suivre sans répit.

Vous rassemblez vos affaires et les vivres que le garde vous donne.

[vous récupérer chacun si vous le désirez deux jours de nourriture sous forme de pain et de viande fumée]

Une partie du village assiste à votre départ. Certains semblent soulagés de voir partir le halfeling d'autre mécontent que leur justice n'ait pas été rendue. Le grand gaillard à la hache de bûcheron vous regarde partir d'un oeil mauvais avant de lâcher en criant.

"Pfeu bon débarra!"

Vous ne savez pas s’il parle de vous ou bien du Halfeling.

D'autres vous souhaitent bon voyage, notamment la femme avec qui tu avais parlé Ivan qui te fait un grand signe d'entrevoir.

"Faites bonne route, qu'Ulric vous garde!"

Vous rejoignez la piste d'un bon pas. Il va falloir presser si vous voulez atteindre le relais avant la nuit. Daniel semble particulièrement enjoué et ne cesse de tourner autour de vous en traînant votre nouveau compagnon de route derrière lui. Celui si, rougeaud à force de courir s'exprime fins avec un sacré cheveu sur la langue.

"Fil vous plaît pfeu pfeu, meffire, pfeu pfeu... ne pourriez-vous pas me détafer? je suis innocent et je rifque de tomber tout sauciffoner que je fuis pfeu pfeu... f'est un malentendu, je vous en conjure!"

De la même façon qu'avant d'arriver à Bad Hohne, je me mets en selle et je me positionne à l'avant, laissant ma monture avancer au pas et réglant son allure sur celle de ceux qui sont à pied mais en gardant un bon pas, je laisse et la cavalière se mettre à mon côté si elle le désire.

Je me met en selle et me place à coté de Ivan. Je me tient droite sur ma selle et souris aux villageois même au gaillard à la grande hache.
Je répond à la femme qui nous béni.
- Nous vous remercions et tacherons de vous envoyer du renfort.

Le comportement du jeune Daniel me donne du baume au cœur malgré la situation. Nous gardons le cheval au pas pour que nos camardes ne soit pas distancés.
Je me tourne vers Ivan pour engager la conversation.
- Ainsi vous êtes un courrier de l'empereur? La situation est si catastrophique au Nord?

Je marche du pas le plus rapide que je peux, autant pour soutenir l'allure de nos compagnons montés, mais également pour ne pas lambiner sur la route.

Quand le halfeling se plaint auprès de Daniel j'interviens auprès de mon petit frère :

-"Il a raison, il faudrait le détacher, il nous ralentit."

Je regarde mon frère patiemment, et à aucun moment ne pose les yeux sur le halfeling.

Lorsque Siegfried me demande de détacher le halfelin, je semble prendre conscience que je le traîne derrière moi depuis que nous avons quitté le village, et, coupable, je le détache en m'excusant rapidement. Cependant, je garde un œil sur lui, avant de m'approcher et de lui demander, suspicieux.

"- Tu n'es vraiment pas un voleur ? Pourquoi les gens du village le disaient alors ?"

Je chevauche mon destrier au pas, veillant à garder une allure correcte pour nos compagnons qui sont à pied.

Je regarde Irène un instant avant de lui répondre, tout en restant concentré sur le chemin et les traces éventuelles...
- Non, ma Dame, être au service de l'impératrice serait un grand honneur, mais je suis un simple courrier... civil, je porte des messages et des documents à travers l'empire et Kislev, pour des nobles, des bourgeois, des marchands ou leurs guildes, des notaires...

- Et pour ce qui est des nouvelles de Kislev, je n'ai rien caché... j'étais à mi-chemin quand j'ai entendu les premières rumeurs... dis-je avec la gorge un peu serrée...

- Très bien, je comprend!
La guerre se dirige donc vers nous.
Je continue d'avancer doucement et regarde Daniel détacher le halfling avec surprise.

- Il faut garder un œil sur lui. Les halflings sont réputés pour disparaitre rapidement!

Le halfelin se frotte les poignets alors que son regard porte la gratitude de toute une vie.

"Merfi mon jeune ami! Je me préfente, Elias Marron-doux. Sachez que mon clan ne manquera pas de vous récompenfer pour votre aide une foit à Untergard. Furtout qu'ils doivent être inquiet, voilà des jours que j'accumule du retard."

À ta question Daniel, il prend un air innocent.

"Moi, un voleur? Pfeuu, ils mettent leurs nourritures à même le fol dans des cabanes en bois pourris et ils f'étonnent que les renards viennent fe fervir. Il voulait juste un bouc emmiffaire, et voilà que j'y refte la nuit. Voilà bien ma veine!"

Quand tu fais cette réflexion Irène, il s'empourpre de colère.

"Et nous chions des sceaux d'or auffi à la fource des arcs-en-ciel! Pfeuu, que de bétifes! je peux être discret, mais fe ne fuis pas magicien! Jefpère que vous n'allez pas me livrer aux patrouilleurs fous simple raison que je fuis un habitant du Moot!"

Maintenant sans ses cordes, il marche à votre rythme. La route serpente en parallèle de la rivière Taub qui est gonflée par les pluies d’hiver. Alors que cela fait quelques heures que vous marchez, vous remarquez un spectacle des plus dérangeant. L’eau porte des corps, quelques un puis plusieurs dizaines… des hommes, des femmes… des hommes bêtes… À première vue, les corps ne sont pas de première fraîcheur et ils ont subie les affres du courant… sûrement viennent-ils de plus haut, au nord et ont flotté au gré des vagues. Au loin, le soleil commence à décliner... un panneau en bois à moitié par terre indique "Poste Relais de Holtdorf - 1 km"

Je morigène le halfling sur un ton un peu paternaliste :

-"Ne vous agacez pas, mon frère vous a libéré ! Nous vous faisons confiance. Fuir serait folie, se jeter dans la gueule de loups, ou pire. Avec nous vous serez plus en sécurité. Sachez que si vous avez volé pour manger, je n'en ai cure. Il y a d'autres soucis actuels que de châtier un malheureux coupable d'avoir voulu remplir son ventre.
Quand vous parlez de clan, cela signifie que beaucoup d'entre vous vivent à Untergard ? Vous y avez votre famille ?"


Je suis consterné de voir autant de corps charriés par l'eau. Je frissonne quand je vois les premiers cadavres d'hommes-bêtes. Je ne peux m'empêcher de m'approcher de la berge pour essayer de distinguer des indices sur leur mort, même si elle date.

Comme la lumière baisse je commente le panneau :

-"Je crois que voilà un endroit où passer la nuit. J'espère que les portes ne seront pas déjà fermées, avec ce qu'on vient de voir..."

Lors de la marche, je n'ai pas pipé mot, même si j'arbore un air plutôt guilleret, je continue et écoute plus que je ne participe.

J'ai fait un clin d'œil au Halfling une fois détaché, mais je n'ai en rien commenté le fait que Daniel le libère.

Quand les corps portés par l'eau commencent à affluer, mon attitude change et je deviens bien plus sérieux. Je regarde ces derniers, je regarde les habits des personnes afin de voir si ce sont des soldats, paysans ou autre et quand les corps d'hommes bêtes arrivent je fronce les sourcils.

A la dernière remarque de Siegfried, j'acquiesce.

"En effet, forçons le pas. Par contre là l'eau de cette rivière sera impropre pendant un moment, quelle misère..."

Après l'évènement du halfling, je continue la route avec un petit sourire. De temps en temps, je vérifie que tout le monde suis et s'il faut je ralentis ma monture.
Nous suivons la rivière et lorsque je remarque les corps flottant, je m'arrête.
Je les regarde passer et les analyse.
- Ceci va ajouter de la peur chez les braves gens lorsque les cadavres passeront devant les villages!
Dommage que nous sommes pressés par le temps. Je n'aime pas laisser des corps sans sépulture.

Nous accélérons le rythme après la vue du panneau.
- Je vous garantit qu'ils ouvriront le relais!

Visiblement très amusé par la manière de parler du halfelin, je continue alors que nous marchons à le bombarder de questions en tout genre portant sur les ont-dits concernant les halfelins en général, des légendes sur le Moot ou encore sur les animaux qu'il aurait vu.




Lorsque nous arrivons en vue des corps sur la rivière, je me tais immédiatement. Une lueur de peur s'allume dans mon regard. je murmure :

"- Démons."

Mon regard remarque ensuite les corps des hommes-bêtes et le changement dans mon visage est alors beaucoup plus drastique. Mes traits se durcissent, mon sourire disparaît, mon regard devient froid comme la glace. J'encoche une flèche à mon arc en os et je prends un peu d'avance. Mon attitude n'est plus du tout celle du jeune homme jovial et un exubérant de tout à l'heure.

C'est celle d'un chasseur, d'un tueur.

Je crache à nouveau le mot "Démons", en regardant les corps des hommes bêtes emportés par le courant. Mais cette fois il n'y a plus de peur dans ma voix, seulement une colère froide. Déterminée.