Bad Hohne

Je tire sur les rênes de mon cheval, ralentissant brusquement l'allure…
Mon visage se fige, mes yeux se fixent sur les cadavres qui flottent dans la rivière…
- Par Ursus… dis-je avec effroi en voyant le spectacle devant nous…

J’observe les corps sans vie quelques instants… ma mâchoire est serrée, je ne dis rien mais mon visage reflète un mélange d'horreur, de tristesse et de colère…

Mes compagnons réagissent et commentent alors que je suis toujours occupé à les examiner du regard…
- S’il y a encore un relais… dis-je en réponse à Irène…

Je regarde Daniel nous dépasser et partir vers l’avant, l’arc en main… je scrute les environs immédiats, et je talonne Burya pour suivre Daniel…
- Restons groupés, dis-je en talonnant ma monture pour suivre Daniel

Daniel n’est qu’à quelques mètres devant nous…

- Faites attention en arrivant près du relais ! dis-je, S’ils sont encore en vie, ils seront sur leurs gardes et prêts à cribler de flèches tout ce qu’ils penseront être un ennemi… et pire, s’ils sont tous morts, ce sera peut-être les créatures du Chaos qui nous accueilleront… alors prudence les amis !

.

Je réponds à Ivan :

-"Les corps sont trop endommagés par l'eau pour venir d'aussi près que le relais, mais il est vrai qu'il faut être sur nos gardes en nous approchant. Ils seront sur nos gardes, et auront bien raison !"

Puis je commente d'une voix lointaine la vision d'horreur des eaux charriant les corps :

-"Deux trois jours. Ils proviennent peut-être de Huntergard ou Grimminhagen. C'est de mauvais augure. Tout comme les pestes que vont déclencher ces cadavres en aval. Vous avez raison Von Bechafen, nous devons nous méfier de l'eau que nous buvons, et privilégier bière et vin."

[Certains le savent déjà peut-être, pour éviter les eaux impropres au moyen-âge on préférait la bière et le vin (beaucoup moins fort en alcool que maintenant.]

Le Halfeling te regarde avec gratitude Siegfried.

"Merci de ne pas me juger, coupable ou non!"

Puis il se gratte le menton et répond à ta question d'un air vague.

"Offf quelques cousin, tout au plus!"


Quand il voit les corps, Elias a un mouvement de recul. Ce serait presque s’il ne voulait pas se cacher derrière vos chevaux.

"Quelle horreur! bouarf!"

Il est interrompu par Daniel qui change d'attitude presque immédiatement. Vous le voyez-vous lancer un regard mi-effrayé, mi-interrogateur.

"Hâtons le pas non? Je n'ai pas envie de m'attarder ifi! Ho et bonne idée meffire Siegfried! Tenez et dites-moi fe que vous en penfez."

D'une manière improbable, il sort une outre bien cachée de sous son manteau. Il en boit plusieurs gorgées en soupirant de contentement puis vous tend la boisson.

"Du vin du fud, j'en ai toujours avec moi quand je voyage."

Du reste vous laissez derrière ce qui risque de devenir un charnier tant les corps, piéger du courant s'accumule en tas sur la rive. Vous continuez d'avancer, et si le dernier kilomètre est vite parcouru, le soleil lui en a profité pour se cacher. Le crépuscule bien installé, la rivière s'écarte de la route pour couder et disparaître derrière un bois. La route elle s'enfonce dans la forêt jusqu'à une place forte située à 200m. Preuve que les corps ont peu de chance d'en provenir, car il aurait fallu les porter jusqu'à l'eau. La place est entourée d'un grand mur en pierre de bien trois mètres de haut. La route est barrée par une lourde porte en bois renforcé de fer. Derrière, se devine le toit de deux bâtiments, l'un ressemblant à une étable, l'autre à une maison en pierre dont s'échappe des volutes de fumé de la cheminée. De même de la lumière semble illuminer l'endroit, signe d'un grand feu dans la cour. La porte est fermée, mais vous ne voyez personne sur les remparts.

Je dirige ma monture vers le fort.
- Il faut prévenir le fort de ce charnier. Il faudra faire une fosse commune pour les enterrer.
On s'approche de la place forte en douceur.
Je chuchote à mes camarades.
- Nous avons de la lumière et la cheminée fume. Il doit y avoir quelqu'un?

Avant que je n'aie eu le temps de réagir, Irène fait avancer sa monture en direction du fort...

Je la suis, et à l'approche des remparts et de la porte, je m'arrête et guide Burya avec mes jambes alors que je porte une main à la bouche pour émettre un sifflement aigu, ensuite j'écarte les mains ouvertes pour montrer à un éventuel garde que je ne suis pas une menace.
- Si ce sont des ennemis, on part immédiatement, marmonnai-je à voix basse

J'ai bu quelques gorgées à l'outre offerte par Elias, évaluant la vigueur de l'alcool.


-"J'y vais", dis-je alors que mes compagnons appellent.

Je m'approche, sans peur ou inconscient, du poste relais, écartant mes bras pour que mess mains vides soient bien visibles.

Puis d'une voix forte :

-"Nous sommes six voyageurs en quête d'un repas chaud et d'un bon repos."

Alors que Siegfried s'avance, je le laisse me dépasser sans un mot. Je reste aux aguets, prêt à réagir si jamais quelqu'un ou quelque chose d'agressif apparaîtrait brusquement. Je garde cependant mon arc baissé, signe que je ne vais pas non plus tirer sur le premier venu.

La voix forte de Siegfried me fait sursauter alors que je continue de scruter le village et ses alentours. Je reprend cependant rapidement mon masque de chasseur et me remet à surveiller les maisons proches.

J'ai l'arc à la main depuis la découverte des cadavres charriés par l'eau, et j'avance aux cotés d'Irène. J'ai par contre refusé le coup de gnome du Halfling poliment.

Je réponds à Irène.

"Oui, il semblerait, mais le grand feu dans la court et personne sur les remparts ne me dit rien qui vaille. Restons sur nos gardes."

Tout en avançant, je regarde vers ou nous pourrions nous protéger si jamais le fort avait des cavaliers avec des intentions hostiles. Car avec trois de nous à pieds; nous serions rattrapés rapidement. Puis voyant Siegfried mettre ses main en porte voix, j'étouffe un juron et me tiens prêt à tout.

Il se passe de trop longues minutes avant qu'une silhouette ne fasse son apparition sur les remparts. Un homme à la voix bourru et la barbe fournie vous hèlent. Signe encourageant, l'arbalète qu'il a la main pointe le sol et non vos torses.

"Hoy! Approchez-vous que je vois vos museaux un peu! On croise des gens pas très recommandables de nos jours sur cette route..."

Il descend hors de votre vision puis vous entendez le bruit du métal et du bois alors qu'une petite lucarne s'ouvre dans la porte. Vous entrapercevez ses yeux sombre et perçant qui vous zieutent.

"Allez, n'ayez pas peur, je ne mords pas haha!"

Son rire gras résonne comme du gravier dans un tonneau. Ses yeux toutefois ne semblent en rien farceurs.

Je m'approche, toujours dans une attitude pacifique, et répond d'une voix courtoise. :

-"Nous sommes des voyageurs recommandables. Je m'appelle Siegfried Rof, et mon frère Daniel. Nous venons de Talabheim, fils de gens honnêtes, et nos autres compagnons méritent tout autant votre confiance, et un repas chaud suivi d'une bonne nuitée."

Lorsque le barbu prend la parole, mon visage sort de son masque de chasseur et je semble visiblement soulagé par cette présence humaine.

J'écoute Siegfried nous présenter sans dire un mot, gardant mon arc baissé pour bien montrer que je n'ai aucune intentions belliqueuses. Lorsqu'il a fini, je me permet de rajouter, hésitant:

-" On heuu... On a vu des corps, là-bas, sur la rivière. Des hommes et des, des... d'autres choses... On ne peut pas continuer cette discussion heuu... À l'intérieur ? Le coin n'est pas sûr et on peut être utiles, si jamais... Si jamais... Ils reviennent..."

rassuré par le fait que le garde soit humain et fasse son travail, je laisse mes compagnons se présenter, maintenant Burya au même endroit, et je garde toujours mes mains écartées.

- Ivan Vladimirovitch Ogareff, courrier en route, nous venons de Bad Hohne et nous rendons à Middenheim ! dis-je d'une voix forte et assurée, mais sans aucune agressivité, Par Ulric, laisse nous entrer nous réchauffer avant qu'on gèle sur place !

Je me mets bien droit, juste a coté d'Irène.

"Je suis Götz Von Bechafen, soldat de l'empire. En route pour Middenheim également, afin de rejoindre les armées de l'empire pour faire face aux forces impies qui nous attaquent. C'est vrai que ça caille ici et on aimerais bien se réchauffer."

De la petite lucarne, vous n'entrapercevez que ses yeux fureteurs qui se cachent derrière d'imposants sourcils. Il vous écoute à tour de rôle, ces derniers dansant au rythme de vos paroles.

"Bien, vous ne me semblez pas trop suspicieux, mais je tiens à dire que l'ordre se doit d'être respecté entre ces murs. Bien..."

Il ouvre la porte qui racle dans un bruit de métal rouillé, vous révélant au passage la cour de la place forte. La route s'élargit avec une étable et une maison fortifiée qui l'encadre. Un puits et quelques arbres viennent compléter l'ensemble. Ces lieux sont courants dans l'empire et servent autant de refuge aux voyageurs que de mini-château en cas de guerre. La source du feu de joie est vite trouvée alors que vous voyez une deuxième silhouette devant une fosse de laquelle s'échappe une lourde fumer à l'odeur de charniers. Le patrouilleur, dégarni avec un regard vide, fixe le feu en chiquant un tabac noir qui colore ses crachats. Si le premier à une bonhomie de bûcheron avec sa barbe et ses cheveux en bataille, le second fait moins sympathique avec ses traits durs. Ils portent tous les deux des uniformes crotté et usé qui ont vu de meilleurs jours à n'en pas douter.

"S'cusez mon collègue, il n’est pas très causant. Il se nomme Flick, moi c'est Hubert. Venez, je vais vous mener au Sergent et vous pourrez lui parler de ces... corps. Comme vous voyez on n'en manque pas ici non plus haha. Ne vous inquiétez pas, ces vermines ont eu ce qu'elles méritaient, on les brûle pour éviter la maladie."

Sa blague n'est pas forcément de bon goût, mais cela ne l'empêche pas de rire. Vous passez devant la fosse dans laquelle vous deviner 5 corps entassés. Le feu est bien parti et il est difficile de discerner ce qu'il en ait.

Je salue brièvement les deux hommes et m'approche de la fosse. Je parle fort, pensif, autant pour moi-même que pour les autres :

-"Donc la guerre a bien commencé. Nous espérons arriver à Middenheim avant que les principales armées ennemies descendent trop vers le sud. Pour ce qui est de brûler, oui vous faites bien. La peste est une calamité qui ajoute à la misère du monde en des temps sombres."

Après avoir examiné la fosse je montre que je suis prêt à aller voir votre Sergent, et je vérifie que mes compagnons sont également disposés à cette rencontre.

Mes compagnons ayant étant plus rapide que moi et la porte s'ouvrant sans difficulté, je pousse ma monture à l'intérieur du fort. Je me dirige vers le dénommé Hubert. Je descend de cheval.
- C'est une bonne idée monsieur Hubert. Allons prévenir votre sergent et lui dire que la baronne de Pfeildorf est dans ses murs.

- Vous n'êtes pas fort nombreux?

Une fois le garde rassuré et la porte ouverte, je baisse mes mains et reprends les rênes de ma monture, laissant mes compagnons à pied et Irène passer, je ferme la marche.

Je laisse notre noble Dame se présenter et discuter avec le garde tandis que je me tourne vers le deuxième homme.
- Salut, dis-je au patrouilleur, Un endroit pour mon cheval ? demandai-je

Sans attendre sa réponse, mais écoutant, je mets pied à terre et je tiens Burya pas son licol.

Je rentre à la suite d'Irène, tout en observant les deux soldats, leurs manières et leur accoutrement. Quand nous passons près du feu, je jette un regard vers les cinq corps essayant de discerner ce qui brule. Tout comme Irène, je m'étonne qu'ils ne soient que trois.

Même si j'ai l'air tranquille et jovial, je reste sur mes gardes.

Je range mon arc lorsqu'on nous laisse rentrer et m'arrête un moment devant le feu, que je fixe avec un air sombre qui m'est peu coutumier avant de cracher par terre de dégoût. Je fronce les narines durant tout ce temps et suis visiblement très incommodé par l'odeur du charnier.

Je me rapproche ensuite de Siegfried et retient les questions qui visiblement me taraude pour le sergent.

À ta remarque Siegfried, il répond par une question sarcastique.

« Parce que la guerre s’était terminée un jour? haha »

À toi Irène et Ivan, il désigne l’étable.

« Vous pouvez les mettre là-bas… Baronne vous dites, une invitée d’honneur donc. Bien, le sergent sera content de vous voir. »

Puis il se gratte le cuir chevelu en grognant, dévoilant sous sa capote en cuire une sale cicatrice et qui est encore fraîche.

« Ouais, on a perdu un gars… mais on leur à bien rendu. »

Vous finissez par arriver devant la maison, sans étage et au toit incliné. Les murs ont l’air épais et les seules ouvertures sont celles de fenêtre étroite qui ressemble plus à des meurtrières. Il ouvre la porte et vous pénétrez dans une grande salle éclairée par une cheminée bien chargée. Un coin cuisine encombré de tonneau, une grande salle avec des tables et des chaises et un coin où reposent des couvertures. Il ne semble pas y’avoir de chambre et les hommes dorment à même le sol sur des paillasses improvisés. Il n’y a qu’une seule autre porte et celle-ci s’ouvre quelques secondes après votre entrée. Au vu des escaliers nimbés de ténèbres, vous vous doutez que cela doit correspondre à une cave. Un homme en sort avec un plateau sur lequel reposent des morceaux de viande frais encore sanguinolents. Il a lui-même les mains rouges. Il porte une armure plus conséquente que ses hommes, mais qui semble elle aussi usée et sale. Il est un peu surpris de vous voir, mais se ressaisit vite.

« Sergent Rudolf, on a des voyageurs qui viennent d’arriver. »

Ce dernier s’avance vers le foyer, pose son plateau et s’essuie les mains sur un torchon. Il a le visage dur, la quarantaine avec une barbe et des cheveux courts grisonnants. Il fait preuve toutefois de courtoisie et d'un sourire qui détend ses traits.

« Enchanté, bienvenue dans notre modeste demeure. Vous avez de la chance, une biche est tombée dans l’un de nos pièges, ce soir nous allons pouvoir faire bonne pitance. Cela nous changera de ces galettes de blé rance haha. Je vous en prie, faite comme chez vous. »

J'installe Burya là où le gars le l'a indiqué, je prends le temps de le desseller et de lui enlever sa bride et son mors.

Je laisse ma selle et mes fontes à proximité, puis je rejoins les autres.

- Enchanté, dis-je au sergent, Ivan Vladimirovitch Ogareff, courrier en route vers Middenheim...

J'enlève mon manteau et le pose sur un tonneau, puis attrape une chaise et m'y assied...
- Comment ça s'est passé ? demandai-je avant de continuer, calmement mais sur un ton fatigué, Ils ont massacré Valendar... mais ils ont évité Bad Hohne... Vous les avez tous eus ?... Ou ils y en encore qui rôdent ?... y'a des renforts ou une patrouille qui va arriver ?... Vous auriez pas vu une gamine avec eux, sa famille la cherche...

Je ne relève pas la répartie sarcastique de Hubert. L'homme a la chance d'être capable d'humour en ces temps sombres.

Je salue le sergent Rudolf :

-"Je me nomme Siegfried Rof, de Talabheim, et voilà mon jeune frère. Je suis estudiant en médecine. Si je peux soulager la misère d'un de vos hommes par mon modeste savoir dites-le moi, sergent."

En disant cela je parcours des yeux la salle, évaluant l'état de santé des hommes.

Je regarde autour de nous, sur les remparts si il y'a d'autres gardes. Je fais un beau sourire au garde et je vais avec Ivan déposer mon cheval  à l'écurie et m'occuper de lui.
Je suis le mouvement de notre troupe vers la maison.

Une fois devant le sergent, je m'approche de lui .
- Bonjour Sergent, enchanté. Je suis Irène von Durbheim et je me dirige vers Middenheim avec mes compagnons.
Je regarde le morceau de viande avec envie.
- Je vous remercie de votre hospitalité.