[Chapitre 1.15] — L'Antre Nosferatu

Janvier n’avait pas montré cette intention mais puisqu’il faut qu’il y en est un qui plonge en premier, il sera celui-là. Il s’écarte pour que Vidal puisse lancer la torche qui vous sera plus qu’utile pour continuer d’explorer les fonds souterrains et qui finit de disperser les souris effrayées par l’arrivée du Ventrue.
Puis le tandem est de nouveau réuni sitôt la glissage du mercenaire accomplie.


Il y a deux directions possibles: l’une d’elle a été empruntée par vos camarades. Il serait absurde que vous choisissiez l’autre étant donné que vous leur accordez votre priorité. Bille en tête de savoir ce qui a forcé les mulots de Maëlle à rebrousser chemin, vous vous mettez à descendre une pente, l’un derrière l’autre car l’étroitesse du boyau ne vous permet pas de marcher côte-à-côte.

Qui est en tête ? Qui tient le flambeau ?

— Je sais que tu es impatient de retrouver tes amis, Montamat, mais ne commet rien d’insensé: nous sommes en terre hostile où plane une mystérieuse menace. La vie avant tout !

J'abandonne la pioche, tire mon épée et récupère la torche, laissant Janvier prendre la tête de notre petit convoi. Je ne réponds pas à sa remarque évidente et me contente de le suivre, observant avec attention notre environnement afin d'éviter la moindre embuscade.

L'environnement est pour le moment très simple: vous êtes engagés dans un boyau d'un mètre cinquante de large et un peu plus de hauteur (par "précaution", ou par réflexe de votre vie d'antan, vous courbez l'échine). Les murs sont bruts, ils n'ont pas subit de traitement particulier: vous êtes dans un véritable décor minier.

Vous marchez un long moment déjà quand vous tombez sur d'autres souris, vraisemblablement les mêmes invoquées par Maëlle. Problème: elles ont toutes été tuées, certaines sauvagement (éventrées et boyaux sortis).

Janvier prend le temps de se retourner pour voir ta réaction.

Avant de réagir à la sollicitation de Janvier, je m'accroupis afin d'amener la lueur de la torche au plus près des petits cadavres. J'en retourne un ou deux de la pointe de ma lame et observe attentivement les plaies autant que la disposition des macabres restes: les rongeurs se sont-ils battus entre eux? Des prédateurs naturels les ont-ils pourchassés? Les plaies sont-elles provoquées par des griffes et des crocs ou par des armes tranchantes? Voilà le genre d'observations que je cherche à interpréter...

Ensuite, alors que je me redresse, j'écoute attentivement les sons éventuels réverbérés le long des corridors de pierre: le bruit porte dans un tel environnement et je tente d'entendre si l'on se bat, par exemple, plus loin...

Mon observation s'étend également à mon environnement immédiat: je suis dans un repaire nosferatu et je me méfie de l'une d'entre eux: courant d'air étrange, bruit de caillou roulant sous un pied, autre...

Il y a eu un combat entre animaux. L'espace moyen des plaies te fait penser à des morsures d'animaux de type chat; tu peux écarter l'hypothèse que les souris se soient battues entre elles.

Pour ce qui est des bruits environnants, aucun retour, aucun indice. Il n'y a que le son de votre remue-ménage, pas même la sensation d'un courant d'air. Une vague odeur de brulé peut-être.

Une fois relevé, je murmure à l'adresse de Janvier en désignant le sol jonché de cadavres:

-Je pense que notre adversaire aura usé de contre-mesures face aux pouvoirs de Maëlle. Ces rats sont morts, tués par des chats ou des animaux similaires...

D'un mouvement du menton, je désigne la suite du couloir:

-Il n'y a pas un bruit et nos compagnons ont poursuivi leur route, de toute évidence. Faisons de même et rejoignons-les!

J'invite alors Janvier a reprendre notre périple.

Vous finissez par déboucher sur un embranchement en croix. Si jusqu’ici il n’y avait pas le moindre souffle, pour le coup vous atterrissez en plein courant d’air. La circulation se fait de la droite vers la gauche. Des traces de pas indiquent qu’il y a eu du passage dans ces deux conduits tout récemment.

Perception + Survie SR7
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2 , 3 , 10 , 7

Relance L'Oeil a effectué 1 lancé(s) d'un d10 :

5

Dans le couloir de droite, l'une de ces traces encore humide ressemblant à une trainée pourrait bien avoir été laissée par Amelius.
A gauche, vous trouvez des petites empreintes dans la poussière de roche qui pourraient bien avoir été dessinées par les voûtes plantaires de Maëlle...

— Le moine a dit qu'il fallait aller tout droit, objecte le prévôt.

Je hoche la tête:

-S'ils avaient changé de plan, je pense qu'ils auraient marqué leur passage...

J'indique les marques dans la poussière:

-Maëlle pourrait être passée par ici, mais ce pourrait aussi bien être les traces de notre ennemi. Le moine pourrait être passé par là, mais ce pourrait aussi bien être qu'un objet ait été traîné au sol. De plus, il est impossible de déterminer de quand cela date.

Espérons qu'ils n'auront pas fait la bêtise de se séparer en trois groupes de un!

Je suppose que nos amis ne se doutent de rien, mais qu'ils sont déjà pris en chasse par quelqu'un ou quelque chose... Avançons tout droit, comme prévu.

Le tunnel que vous avez choisi est décidément bien long. S'il n'y avait que vous au début, vous avez très vite fait la rencontre de rats. Et plus vous vous enfoncez, plus leur nombre grandit. Ils sont bientôt plus d'une trentaine à sortir et rentrer dans votre champ de vision (votre torche ne laisse pas plus d'une dizaine de mètres de lisibilité), jusqu'à ce qu'ils se décident enfin à venir à votre contact.
Si les premiers qui rasent les murs sont inoffensifs, leur passivité se mue très vite en une sournoise agressivité: vos chevilles sont attaquées à coup de dents. Protégés par vos bottes, vous n'avez pour le moment cure de leur attaque, d'autant qu'une fois leur méfait commis, les bestioles s'enfuient sans demander leur reste, mais leur nombre croissant n'augure rien de bon pour la suite.
Pour palier à ces attaques, Janvier décide de tirer l'épée (la pioche se révélant trop compliquée à manipuler dans cet espace).

Je décide d'ignorer les créatures sournoises pour l'instant:

-Janvier, il est quasi certain que ces bestioles sont dirigées par une autre volonté.

Laissons-les s'agglutiner pour l'instant et, dès que nos coups seront certains de toucher, massacrons-en un grand nombre en peu de temps! Les rats apprennent à éviter les zones de danger et leurs prédateurs: nous montrerons notre bête intérieure au bon moment et nous devrions ainsi pouvoir les faire fuir malgré l'influence néfaste derrière leurs actions...

— Ce sont bien là des manières de Brujah !... dit le Ventrue qui assène un premier coup de pied dans un des rats qui justement s'était aventuré un peu trop près à son goût. Le petit couinement émis par la bête au moment de l'impact semble avoir fait réagir la nuée qui répond en écho. — Tu vois Montamat, je ne pratique pas l'Animalisme, mais j'arrive au même résultat !

Fier de sa trouvaille, le fier à bras se remet en marche, jouant de son arme pour forcer la meute à reculer et dissuader ceux qui chercheraient à trop s'approcher. Ce qui semble fonctionner un temps, jusqu'à ce que les assauts reprennent.

Morsures:

Les bestioles sont incroyablement voraces. Certaines vont jusqu'à grimper et s'accrocher à vos braies, chairs comprises...

— Courons Montamat ! Ce goulet n'est pas à notre avantage !

-Janvier, c'est le moment! N'agissez pas en couard, mais en prédateur!

Affermissant ma prise sur mon épée, je frappe d'un coup rasant le sol devant puis derrière moi afin d'atteindre un maximum de rongeurs.

-Je dépense un point de sang pour obtenir Célérité 1 ce round. Les coups rasant le sol devraient profiter de la promiscuité des lieux autant que de la quantité de rats... J'use de Puissance, mais aussi de ma Force augmentée pour creuser (si c'est toujours valable).

Attaques:

Les coups des caïnites pleuvent et mettent un terme aux assauts.
Janvier souligne qu'il n'était pas question de lacheté mais de tactique: — Nous ne sommes tout de même pas dans notre meilleur élément: poursuivons en vitesse avant d'être submergés une bonne fois pour toute ! Il initie le mouvement, mais sans la lumière que tient son acolyte, il n'ira pas plus loin si ce dernier ne lui emboite pas le pas.

Déposant mon épée sur le sol un bref instant, je récupère sans vergogne les cadavres encore suffisamment en état et m'en nourris, soignant mes égratignures dans la foulée(!)

J'ai un sourire madré lorsque Janvier se justifie, ma stratégie de le "piquer" pour l'inciter à l'action semblant avoir fonctionné.

Dès que je me sens suffisamment revigoré (ou qu'il n'y a plus rien à manger), je me redresse, épée et torche en main pour poursuivre:

-Il est étrange que nos compagnons n'aient pas été attaqués ou que du moins nous n'entendions aucune lutte dans ces tunnels. Peut-être notre adversaire tente-il de nous affaiblir nous avant de s'en prendre à eux? Si c'est le cas, il ne peut être partout et cela devrait laisser un peu d'espace à nos camarades pour leurs investigations...

J'ai cette fois un sourire franc à l'adresse du Ventrue alors que je le rejoins:

-Beau coup d'épée, cela dit et merci d'avoir suivi ma suggestion!

Niveau sang, il y a largement de quoi te sustenter et te remettre à niveau (feuille à jour).

Tu remarques dans l’oeil de Janvier que l’envie de croquer ne lui manque pas, mais sa fierté l’empêche clairement de suivre ton idée. Du coup, malgré tes remerciements, auxquels il répond difficilement d’un simple « — ah ! », il te presse d’en finir pour enfin repartir vers le coeur du domaine, qu’il est impatient de découvrir.

— Rien nous dit qu’ils n’ont pas eu à ferrailler eux aussi, nuance-t-il tandis que vous êtes repartis dans le goulet, toujours devancés par une kyrielle de rats, que le Ventrue fait reculer en agitant ses armes.



En effet, de très longues minutes, qui se comptent en plusieurs dizaines, ont été nécessaires pour que vous vous frayiez un chemin dans la roche. Vos compagnons ont largement eu le temps de faire moult choses en attendant que vous fouliez à votre tour ce tunnel. Et peut-être même ne l’ont-ils pas encore emprunté: rappelez-vous le dernier embranchement, cela vous laisse une chance sur trois d’avoir opté pour le même choix que le leur.

Quoi qu’il en soit, vous n’êtes pas mécontent de voir les parois de votre boyau s’élargir, au point que la galerie finisse par déboucher sur un vaste et très surprenant espace. — Le coeur du domaine… murmure le Prévôt qui balaie la grande salle de ses yeux. A la faible lueur de votre torche, vous délimiteriez l’endroit d’une bonne vingtaine, trentaine grand maximum, de large. Les murs de la salle, parfaitement ronde, sont parsemés de dizaines de petites niches, dans lesquelles, à en voir les coulées de cires, ont dû bruler des milliers de bougies. D’ailleurs, sur votre gauche, quelques unes sont allumées autour de l’entrée d’une vaste galerie semblable à la votre, et apparemment identique à celle qui vous fait face ainsi que celle que vous deviner sur votre droite. … et les tunnels en points cardinaux que le moine avait mentionné, termine Janvier.

Les rats que vous avez fait reculer tout au long de votre avancée sont désormais rassemblés dans cet atrium. Ils sont des centaines à être disséminés tout autour de vous. Pour le moment, leur agressivité semble avoir diminué, mais il ne faut pas relâcher votre garde pour autant: à chaque fois que l’un d’entre eux tente une approche, il alerte votre vigilance et vous fait craindre le pire.

Enfin, votre attention se porte sur le centre de l’immense pièce, où se trouve une espèce de monticule: un tas dont vous n’arrivez pas à définir la nature exacte.

Observant alentours, je prends l'initiative de rallumer certains des cierges disséminés dans les creux des parois afin d'augmenter notre vision et déranger les rats.

Tout en faisant cela, je garde un oeil sur le monticule, vérifiant s'il bouge:

-Janvier, nous n'y couperons pas, il va nous falloir y aller voir. Essayez de lancer quelque chose, une pierre par exemple, histoire de déterminer s'il y aurait une réaction.

Une pierre, Janvier en trouve justement une à ses pieds, dont il s’empare lentement, sans quitter la masse des yeux, de peur de l’exciter ou de déclencher une quelconque autre mauvaise réaction. Son bras part en arrière puis il lance le projectile, droit sur sa cible. Le caillou frappe pile au bon endroit, et au son, semble avoir heurté quelque chose de dur: une boîte, une planche, ou quelque chose dans ce style.

Comme c’est Vidal le maître du feu, il lui fait un signe de tête en direction du tas, d’un air de dire « toi d’abord ».

J'observe les lieux proches, afin de déterminer s'il y aurait du mobilier ou toute autre forme de combustible pour monter un feu, même petit, avant de nous enfoncer dans la masse grouillante...

Il n’y a absolument rien qui puisse faire office de combustible dans cette immense salle, il n’y a tout simplement rien hormis une ribambelle de rats et le fameux tas dont vous aimeriez connaître la nature.
Ceci dit, dans ce vaste lieu, votre marge de manoeuvre est plus grande et la majorité des rongeurs semblent moins oppressée. L’ayant perçu, Janvier se lance, armes au poing malgré tout. Pas après pas, il s’enfonce vers le coeur et sa mystérieuse pile.

Craignant de recevoir un coup d’épée, de pioche ou de torche, le ban des créatures s’écarte, jusqu’à ce que vous découvriez un amoncellement de pièces en bois et de tissus. Mais ce qui attire le plus votre attention, ce sont clairement ces restes d’ossements mélangés aux détritus. C’est tout ce qui reste d’un grand brasier, où peu d’élément ont échappés à la combustion.

Janvier semble soudainement absorbé. Sans perdre une seconde et accroupis, oubliant les rongeurs couinant, il se met à remuer les débris avec la pointe de sa lame avec une extrême minutie.

— Il faut identifier le corps.

Puisque les rongeurs ne semblent pas s'opposer à notre investigation, je m'accroupis également un instant pour étudier les restes épars... Usage d'un pt de Volonté

-Janvier, y a-t-il quelque chose de caractéristique à rechercher en particulier?

Intelligence + Investigation SR8
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8 , 4 , 7

Deux réussites avec le willpow

Tentant de comprendre la fonction des pièces de bois, tu arrives à la conclusion qu'elles appartenaient à une chaise. Les quelques éléments courbes qui ont survécu au brasier te laissent perplexes, mais une pièce de métal particulière retrouvée parmi les tissus finit d'orienter ton hypothèse: il s'agissait d'une brouette, peut-être une poussette ou d'une chaise sur roue.
Janvier te sort de tes pensées.

— Tout indice est bon à prendre, Montamat. Nous ne savons pas à quoi nous avons à faire, ni ne savons ce qui s'est réellement passé ici. En ce penchant sur tes trouvailles, il complète: — Mon intuition va pour vos deux dernières hypothèses: la poussette ou la chaise roulante. L'emplacement du brasier me fait penser à un acte sacrificiel. dit-il tout en constatant que vous êtes pile au centre de la salle parfaitement ronde.

Je poursuis plus avant mes recherches: la taille des os, les éventuelles marques sur ceux-ci, les tissus et leur richesse et décorations, l'usage d'encens, la quantité de cendre...

Intelligence + Médecine SR8
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5 , 10

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Je poursuis plus avant mes recherches: la taille des os, les éventuelles marques sur ceux-ci, les tissus et leur richesse et décorations, l'usage d'encens, la quantité de cendre...

L’absence d’éléments fondamentaux (comme le crâne ou les extrémités des membres) te complique ardemment la tâche. D’ailleurs, soit dit en passant, il est étonnant que la boite crânienne reste introuvable; même consumée, on serait en droit de trouver au moins quelques dents… Néanmoins, de menus détails te laissent à penser qu’il s’agit de restes humains. C’est déjà énorme de pouvoir dresser ce bilan; alors dénicher quelconques autres marques relève de la gageure.

Heureusement plus expérimenté dans d’autres domaines, notamment dans la reconnaissance de certains matériaux, il te semble que certains tissus ont été aspergés d’huile ou d’essences de part leur aspect encore gras.

Quant à la quantité de cendres, elle est conséquente. Les vestiges d’un petit bucher.

Je désigne mes "trouvailles" au fur et à mesure:

-Les os sont indéniablement humains, et d'un individu adulte qui plus est... cela invalide sans doute l'idée d'une poucette...

Par contre, le crâne manque: il a soit subit une décollation post-crémation, soit il a été emporté après-coup. Le retrouver pourrait nous donner d'autres indices...

Il manque aussi les extrémités des membres, avant de brûler le corps, les parties qui faciliteraient l'identification auront donc sans doute été prélevées et déposées ailleurs...

Je n'arrive pas à définir si les tissus proviennent des vêtements de la victimes ou s'ils ont simplement servis de combustibles. Ils ont été aspergés d'une matière graisseuse et inflammable avant que d'y bouter le feu...

Le fait qu'il reste des... restes, laisse aussi supposé que ce n'était pas un vampire, mais bien un être humain qui a subit ce triste sort...

Je me redresse et m'époussette les genoux de ma main libre, avant de reprendre mon épée lame au clair. J'opine du chef à la remarque de Janvier:

-Je me serais attendu à ce que nos compagnons nous attendent ici. Ce n'est pas le cas, il nous faut donc décider de la suite.

Je te propose de nous rendre déjà vers le mur où brûlent des bougies depuis avant notre arrivée et d'examiner les renfoncements rocheux. Peut-être y trouvera-t-on le crâne manquant?

S'il n'y a rien de tel, nous pousserons de l'avant, par le couloir directement en face de nous.